Le Ghana a accueilli un nouveau groupe de migrants ouest-africains expulsés des États-Unis. Selon les informations rapportées par Radio France internationale (RFI), ils sont au total 19 personnes, parmi lesquelles figure une ressortissante de la Sierra Leone et dix individus d’origine nigériane.
Cette opération marque au moins la troisième expulsion collective vers le Ghana depuis la révélation de l’accord migratoire conclu entre Accra et Washington. Cet accord, qui suscite un vif débat au sein de la société civile ghanéenne, permet aux autorités américaines de renvoyer vers le Ghana certains migrants ouest-africains, à condition que le pays accepte leur accueil temporaire avant leur réacheminement vers leurs pays d’origine.
Les autorités ghanéennes rappellent toutefois que, conformément aux dispositions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), les citoyens des pays membres peuvent séjourner au Ghana sans visa pendant 90 jours. Cette mesure facilite la libre circulation dans la région, mais ne s’applique pas dans le cadre des expulsions menées par des pays extérieurs à la zone, comme les États-Unis.
Ces retours forcés soulèvent de nouvelles interrogations sur la gestion des migrations africaines par les pays occidentaux. Plusieurs ONG dénoncent la politique de « délégation de contrôle migratoire », qui transforme certains États africains en plateformes de transit ou d’accueil de migrants refoulés, au détriment de leurs droits fondamentaux.
Le gouvernement ghanéen, pour sa part, assure qu’il veille à ce que les procédures d’accueil respectent la dignité humaine des personnes expulsées. Cependant, dans un contexte régional marqué par la précarité et le chômage, leur réinsertion demeure un défi majeur.
Avec cette nouvelle arrivée, le Ghana confirme son rôle croissant dans la gestion des flux migratoires entre l’Afrique de l’Ouest et les États-Unis, un enjeu de plus en plus sensible sur la scène diplomatique et humanitaire.




