Ghana : des centaines d’objets en or et en bronze restitués au roi Ashanti

Le royaume ashanti vient de récupérer une nouvelle partie de son patrimoine. Des centaines d’objets en or et en bronze ont été officiellement remis au roi Osei Tutu II lors d’une cérémonie tenue au musée du palais Manhyia, à Kumasi. Selon un communiqué, il s’agit d’insignes royaux, de tambours traditionnels et de poids d’or cérémoniels, autrefois utilisés lors des rituels de cour et des grandes célébrations.

Ces 130 artefacts avaient été conservés pendant des décennies au Royaume-Uni et en Suisse. Une grande partie provenait du musée Barbier-Mueller de Genève, l’un des plus riches fonds privés consacrés aux arts premiers. Leur présence en Europe était liée aux pillages orchestrés pendant la période coloniale, notamment après les guerres anglo-ashanti du XIXᵉ siècle.

Une restitution qui s’inscrit dans un mouvement engagé

Ce n’est pas la première fois que le palais d’Ashanti récupère des pièces majeures de son histoire. Rien qu’en 2024, 67 objets avaient déjà été rapatriés. Ils avaient été prêtés ou restitués par des institutions prestigieuses comme le British Museum, le Victoria and Albert Museum de Londres ou encore le Fowler Museum de Los Angeles.

Ces objets sont essentiels pour comprendre l’organisation politique, économique et spirituelle de l’ancien empire ashanti, qui fut l’un des royaumes les plus puissants d’Afrique de l’Ouest. Leur retour constitue une étape symbolique forte pour les autorités traditionnelles comme pour l’État ghanéen, engagé depuis des années dans des démarches de restitution.

Un combat africain de longue haleine

La question de la restitution du patrimoine africain demeure au cœur des débats. Depuis des décennies, plusieurs pays réclament le retour de leurs œuvres pillées lors de la colonisation. Malgré quelques avancées notoires, les procédures restent souvent longues. Certaines institutions européennes se montrent encore lentes à agir, invoquant des contraintes juridiques ou des procédures internes complexes.

Pour les défenseurs du patrimoine africain, chaque restitution représente toutefois une victoire. Elle permet non seulement de réparer une injustice historique, mais aussi de redonner aux peuples le droit d’accéder à leur mémoire culturelle.

Avec cette nouvelle récupération, le royaume ashanti poursuit ainsi un mouvement de reconquête identitaire, culturelle et historique, tout en ravivant le débat mondial sur la nécessité d’un patrimoine restitué plutôt que confisqué.


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