La Commission électorale nationale de Tanzanie a officiellement proclamé, ce samedi, la victoire écrasante de la présidente sortante Samia Suluhu Hassan à l’élection présidentielle. La candidate du parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), a obtenu 97,66 % des suffrages, selon les résultats annoncés à la télévision publique par le président de la Commission, Jacobs Mwambegele.
Cette réélection, attendue mais controversée, intervient dans un climat politique tendu. Les trois jours de scrutin ont été entachés de violences meurtrières, notamment dans plusieurs grandes villes du pays. L’opposition dénonce un bilan de près de 700 morts et accuse le pouvoir d’avoir orchestré une répression systématique contre ses partisans. De son côté, l’ONU fait état de « nombreuses victimes », sans toutefois avancer de chiffres officiels.
Portée au pouvoir en mars 2021, à la suite du décès soudain de John Pombe Magufuli, Samia Suluhu Hassan est la première femme présidente de l’histoire de la Tanzanie. Son mandat a été marqué par une politique d’ouverture économique et de réconciliation diplomatique, contrastant avec la fermeté autoritaire de son prédécesseur.
La cheffe de l’État prêtera serment ce samedi 1er novembre, selon la télévision nationale. Cette cérémonie, hautement symbolique, viendra sceller un second mandat que ses partisans présentent comme celui de la stabilité et de la continuité, tandis que ses détracteurs y voient le signe d’un affaiblissement démocratique dans un pays longtemps cité en exemple pour sa paix relative en Afrique de l’Est.
Si la victoire de Samia Suluhu Hassan confirme la suprématie historique du CCM, elle soulève aussi des interrogations sur l’avenir politique du pays, désormais confronté au défi majeur de restaurer la confiance entre les institutions et une population meurtrie par les violences postélectorales.




