Coopération Tchad–APN: Une rupture qui interroge plus qu’elle ne rassure

La décision du gouvernement tchadien de mettre fin à sa coopération avec African Parks Network (APN) sonne comme un coup de tonnerre dans le paysage de la conservation au Tchad. Après plus d’une décennie de collaboration fructueuse ayant contribué à la renaissance du Parc national de Zakouma et à la valorisation internationale de la Réserve de l’Ennedi, la rupture interroge autant qu’elle inquiète.

La décision du gouvernement tchadien de mettre fin à sa coopération avec African Parks Network (APN) sonne comme un coup de tonnerre dans le paysage de la conservation au Tchad. Après plus d’une décennie de collaboration fructueuse ayant contribué à la renaissance du Parc national de Zakouma et à la valorisation internationale de la Réserve de l’Ennedi, la rupture interroge autant qu’elle inquiète.

Certes, l’État reste souverain dans le choix de ses partenaires, et les arguments avancés manquements contractuels, tensions administratives ou comportements jugés irrespectueux méritent d’être examinés avec rigueur. Cependant, le bilan tangible de la présence d’APN est difficile à ignorer : diminution spectaculaire du braconnage, retour de la faune emblématique, renforcement du tourisme écologique et implication accrue des communautés locales. Ces acquis ont valu au Tchad une reconnaissance régionale en matière de gestion durable des aires protégées.

En rompant brutalement ce partenariat, le gouvernement prend le risque de fragiliser des années d’efforts et de désorienter les acteurs locaux déjà engagés dans la dynamique de conservation participative. À l’heure où la crise climatique exige des alliances solides et une expertise confirmée, ce virage apparaît précipité, voire contre-productif, si aucune alternative crédible et opérationnelle n’est rapidement mise en place.

La véritable urgence, désormais, est de savoir comment le Tchad compte préserver et consolider ces acquis sans l’appui technique et financier d’APN. La transparence dans la gestion post-rupture et la définition d’un nouveau modèle partenarial seront déterminantes pour éviter que cette décision politique ne se transforme en recul écologique.

Si la souveraineté environnementale du Tchad mérite respect, elle gagnerait à s’exercer dans une vision concertée et pragmatique, où la continuité des résultats primerait sur la rupture des relations.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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