Dans un contexte humanitaire déjà dramatique, de nouvelles accusations viennent assombrir davantage la situation dans la bande de Gaza. Plusieurs femmes ont rapporté avoir été victimes d’exploitation sexuelle et de harcèlement de la part de travailleurs humanitaires locaux, qui auraient profité de leur vulnérabilité pour leur soutirer des faveurs en échange d’une aide censée être gratuite et vitale.
Selon des témoignages recueillis par des organisations locales et relayés par les Nations unies, ces abus se seraient multipliés depuis le début du conflit, aggravant la détresse des populations déjà confrontées à la faim, à la précarité et à la peur constante. « Certaines femmes ont été contraintes de céder à des avances pour obtenir des denrées alimentaires ou des produits d’hygiène », rapporte une responsable d’une ONG locale, qui préfère garder l’anonymat pour des raisons de sécurité.
Les Nations unies ont exprimé leur vive préoccupation face à ces allégations. Dans un communiqué, l’ONU a rappelé que « tout acte d’exploitation sexuelle constitue une violation grave des droits humains et des principes humanitaires fondamentaux ». Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué qu’une enquête interne était en cours afin d’identifier les responsables et d’empêcher la répétition de tels faits.
De leur côté, plusieurs associations féminines de Gaza dénoncent un système d’impunité qui fragilise encore davantage les femmes. « Ces victimes n’osent pas porter plainte par peur de représailles ou de stigmatisation », explique une militante des droits des femmes à Rafah. Elle ajoute que la dépendance totale à l’aide humanitaire place certaines familles dans une situation où « le silence devient une question de survie ».
Les organisations internationales présentes sur le terrain promettent de renforcer leurs mécanismes de contrôle et de signalement. Des sessions de sensibilisation sont également prévues pour rappeler aux employés humanitaires leurs obligations éthiques et le code de conduite en matière de protection des bénéficiaires.
Dans une région déjà meurtrie par la guerre et les privations, ces révélations provoquent un choc moral et une profonde indignation. Elles rappellent que, même au cœur des crises humanitaires, les femmes restent les premières victimes des abus, et que la protection de leur dignité doit demeurer une priorité absolue.