À la veille du congrès des deux chambres du Parlement, appelé à se prononcer sur une révision constitutionnelle controversée, le sénateur Pahimi Padacké Albert, président du RNDT-Le Réveil et chef de l’opposition démocratique, a lancé un appel solennel à ses collègues parlementaires. Dans un long message, il dénonce une « révision inconstitutionnelle » qui, selon lui, confisque la souveraineté du peuple et affaiblit les fondements de la République.
Le sénateur estime que le Parlement est « incompétent » pour mener une telle réforme profonde, réservée par la Constitution au référendum. Il y voit un alignement de la loi fondamentale « sur le règlement intérieur d’un parti », en référence au Mouvement Patriotique du Salut (MPS). Pahimi Padacké alerte également sur un « piège tendu au Président de la République », dont le serment constitutionnel de 2025 demeure, selon lui, intangible. Il l’invite d’ailleurs à « démissionner de la présidence du MPS » pour respecter ses engagements.
Au-delà du débat juridique, le chef de l’opposition met en garde contre un « verrouillage institutionnel » qui consacrerait la fin de la séparation des pouvoirs et ouvrirait la voie à « un régime absolu ». Il dénonce par ailleurs la déchéance de nationalité récemment introduite, qu’il qualifie de « franchissement d’une ligne rouge ».
Appelant les parlementaires à voter en « âme et conscience », Pahimi Padacké les exhorte à choisir entre « sauver la République ou la piétiner ». Il prévient enfin que le peuple, bien que réduit au silence, « n’est pas convaincu et finira par se réveiller ». Un discours fort qui place l’opposition face à ses responsabilités, à la veille d’un vote qui pourrait marquer un tournant politique majeur au Tchad.
