Réuni en visioconférence ce lundi, le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) a passé en revue les perspectives économiques mondiales et sous-régionales, avant de décider de maintenir inchangés ses principaux taux directeurs.
Sous la présidence de M. Yvon Sana Bangui, Gouverneur de la BEAC, la troisième session ordinaire de l’année a mis en lumière les défis persistants de la zone CEMAC, marquée par un ralentissement de la croissance, une dégradation du solde budgétaire et une baisse attendue des réserves de change.
Croissance ralentie et inflation en repli
Au niveau mondial, le FMI prévoit une croissance de 3 % en 2025, légèrement inférieure à celle de 2024 (3,3 %). Pour la sous-région, la BEAC table sur une croissance économique de 2,6 %, contre 2,7 % l’an dernier, plombée par la baisse des activités pétrolières et gazières (-1,5 % en 2025 après -0,4 % en 2024). Les activités non pétrolières devraient en revanche progresser de 3,2 %.
Bonne nouvelle toutefois : les tensions inflationnistes devraient se relâcher. Après un pic à 4,1 % en 2024, l’inflation est projetée à 2,6 % en 2025, soit un retour dans la norme communautaire.
Comptes publics fragilisés
La situation budgétaire reste préoccupante. Le solde budgétaire, base engagements, devrait se dégrader à -1 % du PIB, tandis que le solde de la balance courante, dons inclus, atteindrait -2,2 % du PIB, après -0,2 % en 2024. En parallèle, les réserves de change, bien que jugées « confortables », reculeront à 10,7 milliards de dollars fin 2025, soit une couverture de 4,59 mois d’importations de biens et services, contre 4,82 mois l’an dernier.
Des taux directeurs maintenus
Dans ce contexte mitigé, le CPM a préféré jouer la prudence en laissant inchangés ses instruments de politique monétaire :
- Taux d’intérêt des appels d’offres : 4,50 %
- Taux de la facilité de prêt marginal : 6,00 %
- Taux de la facilité de dépôt : 0,00 %
- Coefficients des réserves obligatoires : 7 % sur les exigibilités à vue et 4,5 % sur les exigibilités à terme
Une orientation de stabilité
En dépit des défis, la BEAC se veut rassurante. Elle souligne que les projections d’inflation restent en deçà du seuil communautaire et que les réserves de change, bien que fragilisées, demeurent suffisantes pour soutenir la stabilité monétaire dans la zone CEMAC.
En maintenant le cap, la Banque centrale affiche sa volonté de préserver la stabilité financière et de soutenir la relance économique, tout en appelant à une gestion budgétaire rigoureuse des États membres.
