Tchad : Quand la mauvaise qualité du réseau téléphonique devient une fatalité nationale

Au Tchad, passer un simple appel ou envoyer un message relève souvent du parcours du combattant. Zones blanches persistantes, conversations hachées, coupures intempestives, Internet lent et aléatoire… la mauvaise qualité du service des opérateurs de téléphonie est devenue une réalité quotidienne qui exaspère les citoyens. Dans un monde où la connectivité est devenue aussi vitale que l’eau et l’électricité, cette situation frôle l’inacceptable.

Au Tchad, passer un simple appel ou envoyer un message relève souvent du parcours du combattant. Zones blanches persistantes, conversations hachées, coupures intempestives, Internet lent et aléatoire… la mauvaise qualité du service des opérateurs de téléphonie est devenue une réalité quotidienne qui exaspère les citoyens. Dans un monde où la connectivité est devenue aussi vitale que l’eau et l’électricité, cette situation frôle l’inacceptable.

Les Tchadiens paient cher pour un service médiocre. Les forfaits téléphoniques et Internet sont parmi les plus coûteux de la sous-région, alors même que la couverture reste défaillante et les débits très en deçà des standards internationaux. À N’Djamena comme en province, la frustration est la même : l’impression d’être pris en otage par un système où l’on paie sans exiger de résultats.

Le problème n’est pas seulement technique, il est aussi structurel. L’absence de véritable concurrence, l’insuffisance des investissements en infrastructures, mais aussi la faiblesse du contrôle de l’État ouvrent la voie à une forme d’impunité des opérateurs. Les institutions en charge de la régulation semblent dépassées, incapables d’imposer des obligations de qualité ou de sanctionner les manquements répétés. Résultat : le consommateur tchadien est laissé à lui-même, sans recours effectif.

Or, la téléphonie et l’Internet ne sont plus de simples commodités. Ils conditionnent l’accès à l’éducation, à la santé, à l’information, au commerce et même à la participation citoyenne. Dans un pays qui aspire à la modernité, continuer à tolérer un réseau défaillant revient à hypothéquer le développement national.

Il est urgent que l’État assume son rôle de garant de l’intérêt général. Les opérateurs doivent être rappelés à leurs obligations et sanctionnés en cas de manquements graves. La concurrence doit être encouragée pour stimuler l’innovation et améliorer la qualité. Surtout, une politique nationale claire sur la digitalisation et les télécommunications doit voir le jour, avec des investissements conséquents dans la fibre optique et la couverture 4G, en attendant la 5G.

Le Tchad mérite mieux que des promesses sans lendemain et des connexions qui s’évanouissent à chaque appel. Les citoyens, eux, ont déjà trop attendu.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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