Devant l’Assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a prononcé, jeudi 26 septembre, une allocution très offensive dans laquelle il a énoncé, en des termes lapidaires, la disparition supposée ou souhaitée de plusieurs figures et régimes considérés comme des ennemis d’Israël.
Sa tirade ponctuée d’énoncés du type « … gone » a provoqué une forte réaction diplomatique et médiatique. « Voici où nous en sommes aujourd’hui », a déclaré M. Netanyahou avant d’énumérer, selon plusieurs retranscriptions, des cibles dont il a affirmé la neutralisation : « la moitié de la direction houthie au Yémen disparue. Yehia Sinwar à Gaza disparu; Hassan Nasrallah au Liban disparu; le régime Assad en Syrie disparu. » Il a ajouté que d’autres milices restent « dissuadées » et que « leurs dirigeants, s’ils attaquent Israël, seront aussi disparus », avant de conclure que les principaux responsables militaires et scientifiques iraniens « sont également disparus ».
Si ces formulations ont été rapportées mot pour mot par des comptes et médias anglophones présents sur place, plusieurs grands titres ont souligné le ton provocateur et le contexte du discours : prononcé au cœur d’une session consacrée en grande partie au conflit israélo-palestinien, l’allocution intervient alors que les tensions régionales sont particulièrement élevées et que les appels internationaux en faveur d’un cessez‑le‑feu se multiplient. La performance de M. Netanyahou n’est pas passée inaperçue : selon des chaînes d’information, des dizaines de délégations ont quitté la salle en signe de protestation et les images de la prise de parole ont suscité des manifestations et des critiques à l’extérieur du siège de l’ONU.
Par ailleurs, des médias ont rapporté que le discours faisait partie d’une opération de communication particulièrement étudiée, diffusée même selon certains comptes via des moyens de sonorisation visant à atteindre des publics à l’extérieur. Les observateurs notent que M. Netanyahou a, à plusieurs reprises au cours des derniers mois et années, employé un registre martial et des menaces ciblées contre responsables de groupes armés ou régimes qu’Israël considère comme hostiles. Ces éléments s’inscrivent dans une rhétorique qui vise à marquer la détermination d’Israël à neutraliser les menaces perçues, mais qui alimente également les inquiétudes quant à une escalade régionale.
Du côté diplomatique, les réactions ont été contrastées : certains alliés d’Israël ont rappelé le droit de Tel‑Aviv à se défendre, tandis que d’autres acteurs internationaux ont condamné la tonalité du discours et appelé au respect du droit international et à des mesures visant à protéger les civils. À l’ONU, la teneur de l’allocution ajoute une nouvelle pierre aux débats déjà vifs sur la conduite des opérations militaires et la recherche d’une issue politique durable.
L’intervention de Benjamin Netanyahou devant l’Assemblée générale aura, au-delà des phrases chocs, ravivé le débat sur les limites de la rhétorique politique en temps de guerre et sur le risque d’une propagation du conflit au‑delà des frontières immédiates de Gaza. Les prochains jours permettront d’évaluer si ces déclarations resteront des formules de communication ou si elles auront des répercussions concrètes sur l’équilibre sécuritaire régional.