La capitale tchadienne est, du 25 au 27 septembre, le carrefour des régulateurs africains des médias à l’occasion d’un double événement : un colloque international du Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication (RIARC) consacré aux mécanismes de lutte contre les discours de haine, et la célébration du 30ᵉ anniversaire de la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA).
Plus de dix ans après avoir accueilli la conférence des présidents du Réseau francophone des régulateurs des médias (REFRAM) en 2013, le Tchad renforce ainsi sa présence sur la scène internationale de la régulation. La HAMA, qui assure actuellement la vice-présidence du RIARC et en prendra la présidence en 2026, saisit cette tribune pour affirmer son rôle de vigie médiatique face aux défis posés par les discours haineux.
Le programme du colloque alterne séances plénières, panels et interventions d’experts venus d’Afrique et d’ailleurs. Universitaires, régulateurs, acteurs de la société civile et professionnels des médias analyseront la propagation des discours de haine à travers les réseaux sociaux, leur impact sur la paix sociale et les stratégies de prévention adaptées à l’ère numérique. L’accent sera également mis sur l’expérience des régulateurs africains en matière d’autorégulation et sur les innovations technologiques, dont l’intelligence artificielle, pour détecter et contrer ces contenus nuisibles.
En marge des travaux, la HAMA revient sur trois décennies d’existence, depuis le Haut Conseil de la Communication (HCC) créé en 1994 jusqu’à sa transformation en 2018 en Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel. De ses débuts difficiles à son statut actuel d’institution reconnue, l’instance a contribué à encadrer l’essor médiatique au Tchad, notamment avec l’arrivée des radios communautaires, des télévisions privées et de la presse numérique. Aujourd’hui, elle se confronte à un défi de taille : réguler les réseaux sociaux dans un paysage médiatique en pleine mutation.
Le colloque s’achèvera par la « Déclaration de N’Djaména contre les discours de haine dans les médias », un texte destiné à renforcer la coopération entre régulateurs africains et à orienter les futures actions de prévention. Pour la HAMA, cette rencontre constitue une occasion de réaffirmer son rôle de garant du pluralisme et de la liberté d’expression, tout en consolidant les bases d’un vivre-ensemble pacifique dans un contexte national et régional marqué par de fortes tensions sociales et politiques.