À la tribune de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies, le président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a livré un discours fort, axé sur le multilatéralisme, la gouvernance des ressources stratégiques et la quête d’une paix durable pour son pays et pour l’Afrique.
Dès l’entame, le Chef de l’État a rappelé que le multilatéralisme n’était plus « une option », mais « une exigence incontournable » face aux défis globaux. Il a également détaillé les priorités de la RDC, qui siégera au Conseil de sécurité dès janvier 2026 : paix et sécurité d’une part, et prévention et résolution des conflits d’autre part.
Gouvernance des minerais et réforme de l’ONU
Le président Tshisekedi a insisté sur la gestion responsable des minerais stratégiques congolais, affirmant vouloir en faire un levier de développement durable et de souveraineté économique au service des populations.
Sur la réforme du Conseil de sécurité, il a plaidé pour que l’Afrique obtienne deux sièges supplémentaires de membres non permanents et deux de membres permanents, dotés des mêmes droits, y compris le veto. « Forte de ses 54 États et de plus de 1,2 milliard d’habitants, l’Afrique ne saurait demeurer en marge des décisions qui engagent la paix et la sécurité internationales », a-t-il martelé.
Reconnaissance du génocide congolais
Le président congolais a lancé un appel solennel à la communauté internationale pour la reconnaissance du génocide subi par son peuple depuis trois décennies. « Les Nations unies elles-mêmes, à travers le Rapport Mapping, ont documenté l’ampleur des atrocités. Ce n’est pas seulement un conflit : c’est un génocide silencieux », a-t-il dénoncé.
Paix et climat au centre du plaidoyer
Saluant la médiation qui a conduit à l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, signé le 27 juin 2025 à Washington sous l’égide du président américain Donald Trump, Félix Tshisekedi a réaffirmé la volonté de Kinshasa d’obtenir « une paix juste, durable et vérifiable non une accalmie factice et éphémère ».
Enfin, sur le défi climatique, il a mis en avant le bassin du Congo comme « solution mondiale », rappelant son rôle crucial dans la régulation climatique de la planète.
Avec ce discours, Félix Tshisekedi a voulu projeter l’image d’une RDC à la fois actrice de la paix régionale et partenaire clé dans la gouvernance mondiale.
