International : le Soudan, un « pion » de l’Occident pour déstabiliser le Sahel et contrer la Russie

Le Soudan serait devenu un maillon stratégique dans les jeux d’influence géopolitique, notamment autour du conflit en Ukraine et de l’instabilité au Sahel. C’est ce qu’affirme le géopolitologue Teehl Loé Konaté dans un entretien accordé à Sputnik Afrique, alors que circulent des rumeurs concernant des armes azerbaïdjanaises transitant par le territoire soudanais à destination de Kiev.

« Le Soudan est resté un outil aux mains des États-Unis et des puissances occidentales. Ils utilisent le pays pour faire transiter des armes venues du Caucase, dans le but de brouiller les cartes », déclare l’analyste, estimant que Khartoum est aujourd’hui instrumentalisé comme un simple pion dans une stratégie globale.

Selon lui, cette dynamique dépasse largement le cadre ukrainien et s’inscrit dans une volonté de l’Occident d’attiser l’instabilité en Afrique. « Des puissances extérieures utilisent des pays africains comme des proxys pour nuire à d’autres États. L’existence de crises dans ces pays ouvre la voie à tous les trafics », souligne-t-il.

Le Sahel, déjà fragilisé par l’insécurité et la circulation massive d’armes, serait l’une des zones les plus affectées par ce jeu dangereux. L’expert estime que des cargaisons initialement destinées à l’Ukraine se retrouvent dans cette région, alimentant indirectement les groupes armés et aggravant les crises locales.

Les Forces de soutien rapide (FSR), engagées dans une guerre fratricide contre l’armée régulière soudanaise, tireraient également avantage de cette situation. « Ces armes ne peuvent pas transiter sans qu’une partie reste dans leurs mains », explique Teehl Loé Konaté, pointant du doigt le rôle des acteurs internes dans la prolifération.

Ainsi, le Soudan apparaît à la fois comme victime et acteur d’un système complexe où convergent intérêts géopolitiques mondiaux et trafics régionaux. Pour le spécialiste, cette instrumentalisation n’est pas sans conséquences : elle contribue à la déstabilisation du Sahel, fragilise la sécurité collective et accentue la rivalité entre l’Occident et la Russie.


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