Le président angolais et actuel président de l’Union africaine, João Manuel Gonçalves Lourenço, a livré dimanche une allocution remarquée lors du 7e Sommet du Comité des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies. Le thème de cette rencontre était consacré à la commémoration du 20e anniversaire du Consensus d’Ezulwini et de la Déclaration de Syrte, deux textes fondateurs qui définissent la position commune africaine sur la réforme du Conseil de sécurité.
Dans son discours, João Lourenço a rappelé que depuis deux décennies, l’Afrique réclame une représentation équitable au sein de l’organe décisionnel de l’ONU, dénonçant des « injustices historiques » qui maintiennent le continent à l’écart des grandes décisions mondiales. Il a insisté sur la nécessité d’une réforme en profondeur garantissant à l’Afrique deux sièges permanents avec droit de veto et cinq sièges non permanents, conformément aux revendications énoncées en 2005 dans le Consensus d’Ezulwini.
Pour le président angolais, cette réforme n’est pas seulement une question de principe, mais une exigence de justice et d’équilibre : « Le Conseil de sécurité ne peut continuer à se prétendre garant de la paix et de la sécurité internationales tout en excluant un continent qui représente plus d’un milliard et demi d’habitants », a-t-il souligné.
Cette rencontre, tenue en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, intervient dans un contexte où la réforme du Conseil de sécurité reste bloquée par des divergences persistantes entre les membres permanents. L’Afrique, de son côté, affiche une détermination croissante à faire entendre sa voix collective.
Avec cet appel renouvelé, João Lourenço entend placer la revendication africaine au cœur du débat multilatéral, rappelant que la légitimité et la crédibilité du Conseil de sécurité dépendent de sa capacité à refléter la diversité et les réalités du monde d’aujourd’hui.