Égypte : un mégaprojet agricole pour hisser la datte premium au rang de produit stratégique

Le ministère égyptien de l’Agriculture vient de lancer un projet d’envergure nationale destiné à transformer le désert en moteur de croissance agricole. Objectif : planter 2,5 millions de palmiers de huit variétés de dattes arabes premium, parmi lesquelles la célèbre Medjool, très recherchée à l’international.

Le ministère égyptien de l’Agriculture vient de lancer un projet d’envergure nationale destiné à transformer le désert en moteur de croissance agricole. Objectif : planter 2,5 millions de palmiers de huit variétés de dattes arabes premium, parmi lesquelles la célèbre Medjool, très recherchée à l’international.

Une oasis transformée en hub agricole

La Egyptian Countryside Development Company, société publique, a signé un contrat stratégique avec Green Lab. Une superficie de 10 844 feddans (environ 45 km²) dans l’oasis de Farafra, à l’ouest du pays, sera ainsi dédiée à l’implantation de palmeraies Medjool et à la construction d’une usine de conditionnement.

Ce partenariat illustre la volonté de l’État de mobiliser le secteur privé autour de la modernisation agricole et de la mise en valeur des zones désertiques. « Nous voulons accroître la production locale de dattes, étant persuadés qu’elles constitueront l’une des principales récoltes stratégiques à l’avenir », a déclaré Amr Abdelwahab, PDG de la Egyptian Countryside Development Company.

De la datte locale à l’export premium

L’Égypte est déjà premier producteur mondial de dattes, avec près de 1,6 million de tonnes par an. Mais la majorité de sa production reste tournée vers la consommation locale, car elle peine à séduire les marchés étrangers.

Les variétés premium, dont la Medjool, ont pourtant une valeur marchande cinq fois supérieure à celle des dattes égyptiennes traditionnelles. En investissant dans ces palmeraies modernes, Le Caire espère conquérir une part significative du marché international.

Défis et opportunités

Au-delà de l’ambition exportatrice, le projet s’inscrit dans une logique de sécurité alimentaire et de création d’emplois. Les nouvelles plantations devraient mobiliser une main-d’œuvre qualifiée et offrir des opportunités aux jeunes générations dans la « nouvelle campagne égyptienne ».

Pour Abdelwahab, l’avenir repose sur l’adoption de technologies agricoles intelligentes : « Nous voulons cultiver en usant de méthodes modernes qui aideront à rationaliser l’eau », a-t-il souligné, dans un pays où la gestion de cette ressource vitale reste un défi crucial.

Un pari stratégique pour l’avenir

En misant sur la transformation du désert et sur des cultures à forte valeur ajoutée, l’Égypte espère diversifier son économie agricole et renforcer sa position de leader mondial de la datte cette fois-ci, non plus seulement en volume, mais aussi en qualité.

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