Le journaliste et défenseur des droits humains Makaila Nguebla, récemment déchu de sa nationalité tchadienne par décret présidentiel, a réagi avec virulence en accusant le chef de l’État, Mahamat Idriss Déby Itno, alias Mahamat Kaka, de diriger le pays « comme une mafia d’État ».
Dans un texte largement relayé sur les réseaux sociaux, l’opposant exilé affirme que « depuis l’indépendance, jamais le Tchad n’a connu un régime aussi incompétent, dangereux et destructeur ». Il qualifie le président de « dictateur sans vision ni légitimité », entouré selon lui « de prédateurs notoires et d’incompétents », citant notamment le président de l’Assemblée nationale, Ali Kouloutou, accusé de « manœuvres mafieuses ».
Une charge contre la gouvernance actuelle
Makaila Nguebla dresse un tableau sombre de la situation nationale :
- Institutionnel : la Constitution « piétinée », l’arrestation du Dr Succès Masra érigée en symbole d’une dérive autoritaire.
- Économique : une économie « en faillite », marquée par la baisse des revenus pétroliers et le pillage des finances publiques.
- Mines du Tibesti : un secteur accaparé, selon lui, par un clan proche du pouvoir, avec la « complicité silencieuse » de figures politiques historiques.
- Justice et affaires : une magistrature décrite comme « corrompue et muselée », un climat économique dissuasif pour les investisseurs.
- Gouvernance : dénonciation du népotisme, du favoritisme ethnique et du clientélisme.
Le journaliste s’indigne en particulier de la déchéance de nationalité qui le frappe, ainsi que celle de l’activiste Charfadine Galmaye, mesure qu’il qualifie « d’illégale et contradictoire » car visant uniquement à « museler les voix dissidentes ».
Un appel à la mobilisation
Makaila conclut son réquisitoire par un appel direct à la population tchadienne : « Le Tchad mérite mieux que cette mafia d’État (…). Le peuple ne peut plus rester spectateur de sa propre destruction. Il est temps de dénoncer, de résister, et de dire haut et fort : Assez ! »
Cette sortie intervient dans un contexte de crispation politique au Tchad, où la décision de priver deux activistes de leur nationalité a suscité de vives réactions tant sur le plan national qu’international.