Casablanca, capitale économique du Maroc, est depuis hier le théâtre d’une rencontre de haut niveau initiée par le gouvernement centrafricain. L’objectif affiché : lever 12,8 milliards de dollars, soit 7 872 milliards de FCFA, afin de financer le Plan national de développement (PND) pour les quatre prochaines années. Cette table ronde internationale réunit plusieurs centaines de délégués, composés de membres du gouvernement, de cadres de l’État et d’acteurs du secteur privé, qui auront la lourde tâche de convaincre les bailleurs de fonds de s’engager sur près de 543 projets prioritaires.
Face à l’essoufflement de l’aide publique au développement, les autorités de Bangui misent sur cette rencontre pour diversifier leurs sources de financement et relancer une économie encore marquée par l’instabilité et la faiblesse des infrastructures. Toutefois, certains observateurs relèvent déjà une différence notable avec la table ronde de Bruxelles de 2016, organisée au lendemain de l’élection du président Faustin-Archange Touadéra, qui avait mobilisé toutes les forces vives de la Nation. À Casablanca, le format plus restreint soulève des interrogations quant à la capacité du pays à atteindre ses ambitieux objectifs de financement.
La table ronde de Bruxelles avait permis de lever environ 1 000 milliards de FCFA, un engagement dont l’usage a souvent été critiqué pour son manque de transparence et d’efficacité. Dans ce contexte, l’événement de Casablanca apparaît comme un test de crédibilité pour Bangui : démontrer sa volonté de mieux gérer les ressources mobilisées et rassurer des partenaires internationaux parfois réticents. Entre espoirs de financements massifs et scepticisme quant à la gouvernance, ce rendez-vous économique pourrait marquer un tournant décisif dans la stratégie de développement de la Centrafrique.
