Lors d’une conférence de presse tenue le 9 septembre 2025, le président du parti Le Réformiste, Yacine Abdramane Sakine, a dressé un tableau sombre de la situation nationale. Face à la presse, il a exprimé sa « profonde inquiétude » quant à la gouvernance actuelle, qu’il a qualifiée de « calamiteuse », marquée selon lui par « l’injustice, le népotisme et l’opacité ».
Une critique frontale du régime en place
Dans son intervention, Yacine Abdramane Sakine a accusé le président Mahamat Idriss Déby de conduire le pays « vers le chaos ». D’après lui, la crise qui secoue le Tchad touche désormais tous les secteurs : économique, social, administratif, politique, sanitaire, éducatif et judiciaire.
« Le Tchad n’a jamais été aussi près du chaos. L’économie agonise, les entreprises étrangères fuient et les citoyens se sentent de plus en plus étrangers dans leur propre pays », a-t-il déclaré, dénonçant un « clan » qui contrôlerait les rouages de l’État et détournerait les richesses nationales au profit d’une minorité.
Des exemples de mauvaise gouvernance
Pour étayer ses accusations, le président du parti Le Réformiste a cité plusieurs pratiques qu’il juge révélatrices d’un État dévoyé :
- des voyages officiels organisés avec un cercle restreint d’amis et de proches,
- des modifications répétées de la Constitution,
- des pardons accordés à des auteurs de détournements de fonds,
- des institutions « instrumentalisées » et « foulées aux pieds »,
- ainsi que des cadeaux « extravagants » offerts à des personnalités étrangères, alors que « les Tchadiens peinent à se nourrir ».
« Nous n’avons jamais vu ailleurs un président qui change la loi suprême de son pays comme il change ses habits », a-t-il dénoncé.
Une situation « cataclysmique » qui appelle un sursaut
Au-delà de la critique, Yacine Abdramane Sakine a alerté sur les conséquences de cette gouvernance pour la population : une jeunesse sans perspectives, des services sociaux en ruine et des institutions transformées en instruments de répression.
Selon lui, le Tchad a besoin « d’un homme d’État honnête, capable de moderniser le pays et de parler à tous les citoyens au-delà des clivages partisans ». Or, a-t-il regretté, le président actuel « ne s’adresse qu’aux militants de son parti » et « considère l’État comme une entreprise privée ».
Un appel à l’unité et au changement
Le leader du parti Le Réformiste a exhorté ses compatriotes à « se réveiller de leur sommeil » et à rester unis pour exiger « le départ d’un régime corrompu, discriminatoire et répressif ».
« Nous ne pouvons rester silencieux face à l’injustice », a-t-il lancé, rappelant que le peuple a droit à la liberté, à la justice, à l’égalité et à la transparence. Et de conclure : « Pour la paix et le développement durable du Tchad, il faut que ce régime quitte le pouvoir, et il va le quitter, inchallah. »