En marge de la 60ᵉ session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, organisé ce lundi 07 septembre, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a lancé un appel solennel à la communauté internationale : reconnaître officiellement les génocides perpétrés sur le territoire congolais.
Cette intervention, organisée conjointement par la Mission Permanente de la RDC auprès de l’Office des Nations Unies et des institutions spécialisées, la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et d’appui aux réformes (CIA-VAR) et le Fonds national de réparation des victimes (FONAREV), a mis en lumière une exigence essentielle pour Kinshasa : poser les bases d’une justice réparatrice et d’une paix durable.
Rompre le cycle du silence
« Il est temps de rompre le cycle déni – impunité – récidive », a martelé le président congolais, soulignant que l’histoire de la RDC reste marquée par des violences de masse et des crimes restés trop longtemps sans reconnaissance internationale.
Tshisekedi a insisté sur la responsabilité collective de « dire le vrai, juger le criminel, réparer l’irréparable et garantir la non-répétition ». Pour lui, la reconnaissance officielle des atrocités constitue un préalable indispensable à la réconciliation nationale et à la stabilité régionale.
Justice et réparation au cœur du processus
La RDC, à travers des mécanismes comme le FONAREV, cherche à apporter des réponses concrètes aux victimes. Cependant, le président estime que l’action nationale ne peut suffire face à l’ampleur des crimes commis. « La solidarité internationale doit être à la hauteur de la souffrance endurée », a-t-il affirmé, appelant les partenaires à soutenir les efforts congolais en matière de vérité, justice et réparation.
Un message aux Nations Unies
Cet appel intervient dans un contexte de tensions persistantes dans l’Est du pays, où des groupes armés continuent de commettre des exactions contre les populations civiles. La démarche de Félix Tshisekedi vise non seulement à obtenir une reconnaissance symbolique, mais également à enclencher un processus de justice internationale, attendu depuis des décennies par les victimes.
Pour Kinshasa, il s’agit désormais de transformer la mémoire des tragédies en un socle de reconstruction et de réconciliation. « La paix ne peut se construire que sur la vérité et la justice », a conclu le chef de l’État congolais devant les participants.
