Une mission de contrôle et de vérification approfondie diligentée par l’Autorité indépendante de lutte contre la corruption (AILC) a livré, ce week-end à Abéché, les conclusions de son enquête menée dans dix provinces, dont celle du Ouaddaï. La restitution s’est tenue en présence du secrétaire général de la province, Abakar Hissein Didigui.
Selon le rapport présenté par le chef de mission, Saleh Mourssal, les investigations ont mis au jour un vaste réseau de détournement de fonds publics estimé à plus de six milliards de francs CFA (6 093 781 068 F CFA).
Les soupçons portent principalement sur le trésorier provincial du Ouaddaï, Mahamat Massar Houd, présenté comme le cerveau du système. Nommé en 2022 par décret sur proposition du ministre des Finances, cet ancien archiviste aurait orchestré des transferts financiers jugés « exagérés » en direction du receveur-percepteur de Koundjourou, dans le Batha-Ouest. Ce dernier, Oumar Bourham Dahié, est également cité comme acteur clé du dispositif frauduleux.
L’AILC indique que ce schéma de détournement reposait sur des envois de fonds injustifiés et gonflés, permettant aux présumés responsables de détourner des sommes colossales au détriment du Trésor public.
« Les investigations vont se poursuivre afin d’identifier d’autres circuits et complices éventuels », a déclaré Saleh Mourssal, promettant que l’Autorité reste déterminée à assainir la gestion des deniers publics.
Cette affaire, qui éclabousse l’administration provinciale, vient renforcer le débat sur la nécessité d’une gouvernance plus transparente et d’un contrôle accru dans la gestion des ressources publiques au Tchad.



