Une grave altercation survenue au siège de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) suscite l’indignation de l’Action pour la Paix et les Droits Humains au Tchad (APDHT), qui dénonce ce qu’elle qualifie d’« atteinte inacceptable aux droits fondamentaux des défenseurs des droits humains ».
Selon un communiqué officiel signé par son Secrétaire Exécutif Issa Adoum Mahamat, deux membres de l’organisation, Mahamat Becher Mahamat, Secrétaire à la communication, et Hamid Mahamat Zene, Secrétaire Administratif Adjoint, ont été victimes d’« actes de violence physique, de menaces et d’intimidation » alors qu’ils déposaient un rapport d’observation sur la situation des droits humains au Tchad.
Ces faits se seraient produits dans l’enceinte même de la CNDH, institution censée être le garant des libertés fondamentales dans le pays. Les auteurs présumés seraient des agents de sécurité en faction sur les lieux. L’APDHT affirme que ses membres ont été « arbitrairement pris à partie, malmenés et agressés » par des éléments de la Garde Nationale et Nomade du Tchad (GNNT), présents sur le site.
« Ces actes constituent une violation manifeste de la Déclaration des Nations Unies de 1998 sur les défenseurs des droits de l’homme, ainsi que de la Constitution tchadienne qui garantit la protection de ces derniers », alerte l’organisation.
L’APDHT condamne ces violences « avec la plus grande fermeté » et s’inquiète de la « banalisation croissante des atteintes aux droits des défenseurs » dans le pays. Dans son communiqué, l’organisation annonce qu’elle se réserve le droit d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs et leurs complices, pour « coups volontaires, menaces, intimidation et atteinte à la dignité humaine ».
Appelant à la solidarité des acteurs nationaux et internationaux œuvrant pour les droits humains, l’APDHT sollicite un soutien juridique, moral et institutionnel pour que justice soit rendue et que les responsabilités soient établies.
Cet incident survient alors même que la CNDH multiplie ses efforts de dialogue avec les organisations de la société civile, notamment autour des questions de justice transitionnelle, d’indemnisation des victimes de conflits, et de coopération avec des institutions comme la Cour pénale internationale.
L’affaire risque de jeter une ombre sur la crédibilité de la CNDH, d’autant plus que les faits dénoncés se sont déroulés dans ses propres locaux. Une réaction officielle de la Commission est attendue dans les prochaines heures.
