Face à la recrudescence des cas de choléra signalés dans le camp de réfugiés de Dougui, situé dans le district sanitaire de Chokoyane, une délégation ministérielle conduite par le ministre de la Santé publique et de la Prévention, Dr Abdelmadjid Abderahim, s’est rendue ce mardi à Abéché. Cette mission de terrain vise à évaluer la situation épidémiologique et les mécanismes de riposte mis en place pour contenir la maladie.
Aux côtés du ministre de la Santé, on retrouve la ministre de l’Action sociale, de la Solidarité et des Affaires humanitaires, Zara Mahamat Issa, ainsi que le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Passalé Kanabé. La délégation compte également le conseiller à la santé du Premier ministre, le professeur Damtheo Sadjoli. À leur arrivée dans la capitale provinciale du Ouaddaï, les officiels ont été chaleureusement accueillis par le secrétaire général de la province, Abakar Hissein Didigui, entouré de plusieurs responsables administratifs et sanitaires locaux.
La visite ministérielle intervient dans un contexte d’alerte sanitaire, alors que plusieurs cas de choléra ont été récemment notifiés dans le camp de Dougui, qui accueille un grand nombre de réfugiés et de déplacés. La propagation rapide de la maladie dans ces zones à forte densité humaine, souvent privées d’infrastructures d’assainissement adéquates, a motivé cette descente sur le terrain.
Après un bref séjour à Abéché, la délégation a immédiatement pris la route pour le camp de Dougui. Sur place, elle a procédé à une évaluation du dispositif sanitaire mis en œuvre par les autorités locales et les partenaires humanitaires. Le ministre Dr Abdelmadjid Abderahim a tenu à « toucher du doigt la réalité » afin d’apporter des réponses adaptées à l’ampleur de la crise.
Il s’est agi non seulement de constater les efforts engagés dans la riposte – en matière de prise en charge des cas, d’approvisionnement en eau potable, de sensibilisation communautaire et de prévention – mais aussi d’encourager les équipes soignantes et les agents communautaires mobilisés sur le terrain. « Nous saluons l’engagement des acteurs sanitaires et humanitaires, mais il est crucial de renforcer les mesures de surveillance et de prévention pour circonscrire le mal », a-t-il déclaré lors de l’évaluation.
Cette visite conjointe traduit la volonté du gouvernement tchadien d’adopter une approche multisectorielle dans la gestion des urgences sanitaires. Les ministres présents ont insisté sur la nécessité d’une synergie entre les différents départements concernés, notamment en matière d’accès à l’eau potable, d’assainissement, de distribution de kits hygiéniques et d’assistance sociale aux populations touchées.
La mission se poursuivra avec une série de réunions techniques et de visites sur les points stratégiques de riposte. À l’issue de cette descente, des recommandations concrètes devraient être formulées afin de renforcer les capacités de réponse dans les zones affectées et prévenir l’extension de l’épidémie à d’autres localités.
En attendant, les autorités sanitaires appellent les populations à observer rigoureusement les mesures d’hygiène, notamment le lavage régulier des mains, la consommation d’eau potable et la consultation immédiate en cas de symptômes.
