Le décès d’Alain Traoré, plus connu sous le nom d’Alino Faso, influenceur burkinabè réputé et proche du régime de transition à Ouagadougou, survenu récemment en République de Côte d’Ivoire, a suscité une vive indignation du côté des autorités burkinabè. Le gouvernement du Burkina Faso dénonce une procédure jugée irrespectueuse et indélicate, tant à l’égard de la famille du défunt que de l’État burkinabè.
Ce lundi 28 juillet 2025, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, a convoqué d’urgence la Chargée d’Affaires de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Ouagadougou. Une initiative diplomatique qui visait à obtenir une confirmation officielle du décès d’Alino Faso, après que l’information ait d’abord circulé sur les réseaux sociaux, sans qu’aucun communiqué officiel ivoirien ne soit diffusé dans l’immédiat.
Au cours de cette rencontre, la diplomate ivoirienne a effectivement confirmé le décès du jeune influenceur, retrouvé mort dans sa cellule à Abidjan. Il était en détention pour des accusations d’« intelligence avec des agents d’un État étranger ». Mais au-delà de la confirmation, c’est surtout la manière dont le dossier a été traité qui a provoqué la colère de Ouagadougou.
Le chef de la diplomatie burkinabè a condamné avec fermeté une démarche qu’il qualifie de « méprisante ». « Il y a beaucoup de mépris, un manque d’égard et de courtoisie. La famille a découvert une nouvelle aussi douloureuse sur les réseaux sociaux », a dénoncé le ministre, visiblement indigné par la brutalité de la communication. Il a également pointé du doigt le retard de 72 heures avant la publication d’un communiqué officiel ivoirien, un silence interprété comme un signe de désinvolture face à la gravité des faits.
Selon les autorités burkinabè, le caractère lacunaire et tardif du communiqué publié par Abidjan ajoute à l’indignation. Qualifié de « lapidaire », ce texte officiel n’aurait apporté que peu d’éléments de réponse sur les circonstances précises du décès d’Alino Faso, qui demeure entouré de zones d’ombre.
En réaction, le Burkina Faso exige que toute la lumière soit faite sur cette affaire. « Nous voulons des explications claires, transparentes, et une collaboration sincère. Le peuple burkinabè et la famille du défunt ont droit à la vérité », a martelé le ministre Traoré.
Ce nouvel épisode vient raviver les tensions sous-jacentes entre Ouagadougou et Abidjan, sur fond de rivalités régionales et de divergences politiques croissantes, notamment autour des alliances sécuritaires et des dynamiques diplomatiques en Afrique de l’Ouest. Le sort tragique d’Alino Faso, figure controversée mais influente, pourrait ainsi prendre une tournure géopolitique bien plus large, si les réponses attendues ne sont pas rapidement apportées.
Pour l’heure, la douleur de la perte se mêle à l’indignation politique. Le Burkina Faso promet de suivre l’affaire de près, en interpellant à la fois ses partenaires africains et les instances internationales compétentes afin que justice soit faite.