Au cœur de la scène musicale urbaine tchadienne, un nom revient avec insistance depuis quelques années : Ndomich. Artiste à la plume affûtée, il s’impose comme une figure montante du rap engagé, mêlant rythmes percutants, paroles revendicatives et identité culturelle affirmée. Portrait d’un artiste qui fait vibrer la jeunesse et interpelle les consciences.
Une passion née dans les rues de N’Djamena
Originaire de la capitale tchadienne, Ndomich, de son vrai nom [à insérer], découvre très jeune le hip-hop à travers les cassettes et CD importés d’Afrique de l’Ouest et des États-Unis. Inspiré par des figures comme Didier Awadi, Kery James ou encore Youssoupha, il commence à écrire ses propres textes à l’adolescence. Dans un quartier populaire où les réalités sociales sautent aux yeux, la musique devient pour lui une manière de résister, de dénoncer, mais aussi de rêver.

« Le rap, c’est mon arme. Je ne fais pas de politique, mais je parle de ce que je vois, de ce que je vis », confiait-il récemment dans une interview à une radio locale.
Une voix qui porte les douleurs et les espoirs
Ce qui distingue Ndomich dans le paysage musical tchadien, c’est la dimension sociale et politique de ses textes. Dans ses morceaux, il aborde sans détour les problèmes qui minent le quotidien des jeunes : chômage, corruption, inégalités, violences, mais aussi l’amour, l’identité et la dignité. Son titre « Wé tchadien » a particulièrement marqué les esprits, véritable hymne à la jeunesse marginalisée mais résiliente du pays.
« Ndomich ne fait pas que rapper, il éduque. Il nous parle avec nos mots, mais avec une force que peu ont », témoigne Salma, une fan rencontrée lors d’un concert à Moundou.
Des rencontres et des scènes marquantes
En 2023, lors du Festival international des arts migratoires d’Afrique (FIAMA), Ndomich fait une rencontre déterminante : Jojo le Barbu, rappeur respecté dans la sous-région. Il a alors l’honneur de freestyler sur la même scène que lui, une expérience fondatrice dans sa trajectoire artistique.

L’année 2024 marque un tournant. Reconnu comme le tout premier freestyleur tchadien en ascension fidèle au poste, il est propulsé sur la scène du festival HAGUINA, où il se produit devant Ozone Afrikibamba, l’un des plus grands promoteurs du rap africain. Ce moment fort est accompagné d’une autre consécration : il partage le micro avec la légende du rap tchadien Dynamit, dans un freestyle devenu viral et diffusé sur la Nouvelle Chaîne Ivoirienne (NCI). Ce passage sur une chaîne internationale a considérablement accru sa visibilité dans toute l’Afrique francophone.
Toujours en 2024, il participe au festival Urban Act 4, un événement panafricain rassemblant des artistes du Cameroun, de Centrafrique, du Congo-Brazzaville et du Tchad. De cette collaboration naît le morceau « N’Djamena Hami », un hymne vibrant à la jeunesse débrouillarde de la capitale tchadienne.
Côté featuring, il pose un couplet remarqué sur le projet « L’PAYS » du rappeur DFG, dont le clip sort le 2 février 2024. Encore une preuve de son intégration dans la scène hip-hop sous-régionale.
« Médiocrité » : une claque musicale au début de 2025
Le 13 janvier 2025, Ndomich frappe fort avec un open verse percutant intitulé « Médiocrité ». La chanson, construite comme une base libre pour tout artiste désireux de dénoncer les injustices ou exprimer un ras-le-bol, franchit très vite les frontières. Ce concept semi-live, qui permet à chacun de poser son couplet, devient un véritable tremplin d’expression pour des dizaines de rappeurs engagés à travers l’Afrique.
« Médiocrité, c’est pas juste un son, c’est une révolte partagée », écrit un internaute sur YouTube.
Un avenir prometteur
Avec un nouvel album en préparation et une crédibilité qui grandit chaque jour, Ndomich entend franchir une nouvelle étape. Plusieurs de ses morceaux circulent déjà sur les plateformes de streaming, et des partenariats sont en discussion avec des structures de production à Dakar et Ouagadougou.
Mais l’artiste reste fidèle à sa ligne de conduite :
« Je veux rester fidèle à ma mission : être la voix de ceux qu’on n’entend pas. »
Entre conscience sociale, force lyricale et engagement artistique, Ndomich incarne une nouvelle génération d’artistes tchadiens qui allient musique et message. Son nom résonne déjà au-delà des frontières, et ce n’est que le début.