Sport : Hallas Maria, l’archère tchadienne qui vise l’excellence

Hallas Maria Martine Abaïfouta est une jeune archère tchadienne née le 23 septembre 2001. Elle découvre le tir à l’arc à 15 ans en accompagnant son frère à un entraînement. Très vite, elle montre un grand talent pour cette discipline encore peu connue au Tchad.

En 2016, elle remporte sa première médaille d’or lors du tournoi TIZOCATA organisé au Tchad. Ce succès marque le début d’une carrière prometteuse. L’année suivante, elle est reconnue comme la meilleure sportive par le comité Toumaï. Dès lors, elle enchaîne les compétitions et les médailles.

En 2018, elle décroche une médaille de bronze au trophée des arts martiaux sur une distance de 50 mètres, puis une autre médaille de bronze par équipe aux Jeux africains de la jeunesse à Alger. En 2019, elle remporte deux médailles d’or à 70 mètres au TIZOCATA de Côte d’Ivoire et une médaille de bronze par équipe aux Jeux africains juniors au Maroc.

Mais c’est en 2023 qu’elle atteint un tournant important de sa carrière. Elle participe aux Championnats d’Afrique de tir à l’arc à Nabeul, en Tunisie. Aux côtés de son compatriote Israël Madaye, elle remporte la médaille d’or dans la catégorie équipe mixte sur une distance de 70 mètres. Cette victoire permet au Tchad de décrocher une place qualificative pour les Jeux olympiques de Paris 2024.

Après cette performance, Hallas Maria est félicitée par plusieurs autorités nationales, notamment le Premier ministre d’alors, Saleh Kebzabo, et le ministre de la Jeunesse et des Sports. Elle continue son parcours en participant à des camps de perfectionnement en Turquie et en Suisse, notamment au centre d’excellence de la Fédération mondiale de tir à l’arc. Elle y remporte une médaille d’or lors d’un championnat régional.

Malgré ces efforts et sa régularité, elle annonce en juin 2024 qu’elle ne participera finalement pas aux Jeux olympiques de Paris. Elle n’a pas atteint le score requis pour intégrer l’équipe olympique. C’est une déception pour elle et pour tous ceux qui ont suivi son parcours avec espoir.

Hallas Maria fait face à de nombreux obstacles. Elle manque souvent de matériel, notamment de flèches, et n’a pas accès à une formation stable. Contrairement à d’autres athlètes, elle n’a pas bénéficié du soutien de la Solidarité olympique ou de sa fédération nationale. Elle s’entraîne dans des conditions difficiles, sans équipements modernes, avec très peu de compétitions à sa portée et aucun véritable encadrement financier. À cela s’ajoute un sentiment d’injustice : alors qu’elle a prouvé sa valeur, elle n’a pas reçu le même traitement que certains de ses collègues masculins, comme Israël Madaye qui, lui, a bénéficié d’une bourse.

Malgré tout, Hallas Maria garde la tête haute. Elle continue de s’exprimer et d’encourager les jeunes, surtout les filles, à croire en elles et à persévérer. Elle insiste sur l’importance de l’engagement, de la discipline et du travail. À seulement 23 ans, elle est déjà un modèle pour de nombreux jeunes au Tchad.

Hallas Maria n’a peut-être pas encore atteint les Jeux olympiques, mais elle a déjà marqué l’histoire du sport tchadien. Son parcours montre qu’avec du courage et de la passion, on peut briller même dans les conditions les plus difficiles. Elle incarne l’avenir du tir à l’arc au Tchad et inspire toute une génération à viser haut.


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