Le ton est monté sur le plateau de la chaîne panafricaine Global Africa Télésud. Me Saïd Larifou, avocat du leader tchadien Succès Masra, actuellement en détention préventive, a vigoureusement dénoncé ce qu’il qualifie de « procès politique » visant à faire taire un opposant majeur du régime tchadien.
Dans une intervention très attendue ce vendredi 18 juillet 2025, dans l’émission « Décryptage de l’affaire Succès Masra : Procès politique ou justice ? », l’avocat comorien n’a pas mâché ses mots. Pour Me Larifou, les accusations portées contre l’ancien Premier ministre soupçonné d’être l’instigateur du massacre de 42 éleveurs à Mandakao le 14 mai dernier relèvent d’une « instrumentalisation de la justice à des fins politiques ».
« La souveraineté d’un État ne doit jamais être un permis de réprimer les voix dissidentes. Ce que nous voyons ici, c’est une persécution judiciaire caractérisée », a-t-il martelé. L’homme de loi estime que la détention de son client depuis le 16 mai est « arbitraire » et considère les poursuites engagées contre Masra comme « un crime international ».
Réagissant aux critiques sur son rôle dans une affaire jugée « intérieure » au Tchad, Me Saïd Larifou a balayé les accusations d’ingérence. « Les débats politiques internes du Tchad ne nous concernent pas. Nous sommes là pour défendre une personne injustement poursuivie, quelles que soient les considérations politiques », a-t-il insisté, en réponse aux voix qui s’élèvent à N’Djamena, y compris celle de la présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Mme Haoua Outman, qui avait déjà reproché à des parlementaires étrangers, comme le Français Bruno Fuchs, de vouloir « interférer » dans les affaires tchadiennes.
L’affaire Masra, qui polarise l’opinion publique et les chancelleries diplomatiques, révèle une fracture profonde entre les autorités tchadiennes et une partie de la communauté internationale qui s’inquiète du respect des droits fondamentaux dans le pays.
Pour Me Saïd Larifou, il ne s’agit plus simplement d’un procès, mais d’un combat pour les principes universels de justice. « Ce n’est pas le Tchad qui est en procès, c’est la vérité que nous cherchons à défendre », a-t-il conclu.
Source : Global Africa Télésud, émission « Décryptage de l’affaire Succès Masra : Procès politique ou justice ? », 18 juillet 2025.
