C’est dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale que s’est tenue, ce jeudi, l’audience solennelle marquant la rentrée judiciaire 2025-2026 en République centrafricaine. Un moment fort placé sous le sceau de l’exemplarité, rehaussé par la présence du Président de la République, Pr Faustin Archange Touadéra, garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
L’événement a été ouvert par le réquisitoire du Procureur général près la Cour de Cassation, Flammarion Goba, dressant un état des lieux du système judiciaire et appelant à relever les défis qui l’attendent. Le discours d’usage, centré sur « La problématique de la succession en droit public centrafricain », a été prononcé par Benoît Narcisse Foukpio, Président de la Chambre sociale de la Cour d’appel de Bangui. Celui-ci a mis l’accent sur les principes d’éthique et de responsabilité dans la gestion des affaires successorales publiques.
Prenant la parole, le Premier Président de la Cour de Cassation, Sylvain Nestor Emmanuel Sanze, a salué les progrès réalisés ces dernières années grâce au soutien du gouvernement et des partenaires techniques et financiers. Toutefois, il a souligné les défis persistants tels que le manque de moyens, l’état vétuste des infrastructures pénitentiaires et l’absence d’un palais de justice digne.
Dans son allocution, le chef de l’État a réaffirmé son attachement à une justice équitable, indépendante et accessible. Il a appelé à renforcer la formation, moderniser les infrastructures et faire de l’intégrité une boussole dans l’action judiciaire. Il a en outre plaidé pour l’adoption rapide du Code d’éthique et de déontologie des acteurs judiciaires, ainsi que de la nouvelle loi organique de la Cour des comptes.
Parmi les mesures fortes annoncées : la création d’une quatrième chambre au sein de la Cour des comptes. Celle-ci sera chargée de vérifier la gestion des projets, des aides et subventions, mais aussi les comptes des structures et associations bénéficiant de fonds publics.
En présidant personnellement cette cérémonie, le Président Touadéra a une fois de plus démontré sa volonté de placer la justice au cœur de sa politique, dans une logique de reconstruction nationale, de transparence et de consolidation de l’État de droit.