Une grande campagne de sensibilisation sur la paix et la cohésion sociale a été officiellement lancée à Mongo, ce jeudi 17 juillet 2025. Artistes, autorités et citoyens ont uni leurs voix pour dire non à la haine et célébrer l’unité dans la diversité.
Sous un ciel clément et devant une foule nombreuse rassemblée au stade Idriss Miskine, la province du Guéra a vibré au rythme de la paix. Le lancement de la campagne « Koullina Sawa », portée par des artistes engagés, a marqué les esprits par son message fort : vivre ensemble, c’est notre richesse.
Le décor était planté dès les premières heures. Messages fraternels, musique, poésie… L’ambiance festive n’a cependant pas éclipsé le sérieux du message. En tête de cortège, les autorités locales ont répondu présentes, à commencer par le gouverneur de la province, le général Abdoulaye Ibrahim Siam, la sénatrice Banata Tchalet, le président du conseil provincial Ahmat Sorto Ramadan, le maire de la ville de Mongo Hamza Daoud Abba Djaourou, le chef de canton Dadjo centre, Daoud Moussa Ibedou, et bien d’autres personnalités.
La présidente du comité d’organisation, Djouma Inné Kalas, visiblement émue, a salué la mobilisation. Elle a estimé que malgré les défis, la présence des autorités et des citoyens venus écouter ce message de paix prouvait que les objectifs de la campagne ont été atteints.
Le coordinateur de l’Association des Jeunes du Guéra, Bichara Abdoulaye Adoum, a insisté sur la responsabilité des jeunes, affirmant que ce sont eux les vrais bâtisseurs de paix et qu’il est temps de faire taire les messages de haine sur les réseaux sociaux.
Les femmes aussi ont pris la parole, à travers leur représentante Achta Adoum, qui a lancé un appel vibrant en rappelant que ce que femme veut, Dieu le veut, mais que sans paix, les femmes ne sont rien.
L’artiste comédien Alkas Abakar Alkas a souligné l’importance de préserver les valeurs d’hospitalité légendaire du Guéra, tout en mettant en garde contre les mauvais usages du numérique. Il a indiqué que les réseaux sociaux sont puissants, mais qu’ils peuvent aussi nuire s’ils sont mal utilisés.
Le chef de canton Daoud Moussa Ibedou a, quant à lui, rappelé le rôle des couloirs de transhumance dans la cohabitation entre éleveurs et agriculteurs. Il a précisé qu’au Guéra, il n’y a pas de distinction entre ethnies et que cela fait partie de l’histoire de la province.
La sénatrice Banata Tchalet a mis l’accent sur l’éducation à la paix au sein même des familles. Selon elle, la sécurité est aussi une question de mentalité et il faut changer les habitudes à la maison.
Prenant la parole en dernier, le gouverneur Abdoulaye Ibrahim Siam a conclu avec force que la paix n’est pas seulement l’absence de conflit, mais un projet collectif. Il a souhaité que « Koullina Sawa » devienne une initiative d’envergure.
La campagne, qui démarre à Mongo, se déploiera dans d’autres localités de la province, avec pour objectif de toucher un maximum de communautés. Dans une région historiquement cosmopolite, ce cri du cœur pour le vivre ensemble prend tout son sens. Parce que la paix ne se décrète pas, elle se construit.
