Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a haussé le ton face aux critiques et pressions politiques appelant à son départ de la Primature. À l’occasion de l’installation du Conseil national du parti Pastef-Les Patriotes, il a prononcé un discours sans concession dans lequel il a fermement rejeté toute idée de démission.
« Je ne démissionnerai pas, je ne bougerai d’un centimètre », a-t-il martelé, s’adressant à ses partisans mais aussi à ses détracteurs. Cette déclaration musclée, prononcée sous les applaudissements nourris de l’assemblée, sonne comme une mise au point destinée à clore les spéculations sur un éventuel retrait du chef du gouvernement.
Sonko a tenu à rappeler son rôle de premier plan dans l’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye. Il a évoqué son implication directe dans le processus électoral, sa proposition du candidat à la présidentielle et son pilotage stratégique de la campagne. « J’ai une responsabilité dans la gestion du pouvoir », a-t-il insisté, mettant en avant une légitimité qu’il estime incontestable.
« Qui peut revendiquer plus que moi ce que nous avons bâti pour penser que je devrais démissionner ? », a-t-il interrogé, dénonçant ce qu’il considère comme une remise en cause injustifiée de sa place au sein de l’exécutif. Pour lui, sa présence à la tête du gouvernement s’inscrit dans la continuité d’un projet politique approuvé massivement par les électeurs.
Mais loin de verser dans une posture de rupture avec le chef de l’État, le Premier ministre a tenu à préciser les limites de son pouvoir. Il a reconnu l’autorité du président Faye, soulignant que sa fonction reste soumise à la volonté du chef de l’État. Une manière de rappeler que toute décision de révoquer le Premier ministre ne saurait relever que du président de la République.
Ousmane Sonko a également apporté une lecture personnelle de la situation politique du pays : « Le Sénégal n’a pas de crise, il a un problème d’autorité ». Un constat qui, selon lui, doit interpeller tous les acteurs institutionnels et politiques autour de la nécessité de renforcer l’efficacité de l’action publique. Ce propos, perçu comme une critique voilée envers ceux qui sapent l’autorité gouvernementale, traduit une volonté de recentrer les débats sur les véritables priorités de gouvernance.
En s’exprimant avec fermeté mais en réaffirmant son attachement à la hiérarchie républicaine, Sonko semble vouloir rassurer ses partisans tout en lançant un avertissement aux opposants internes comme externes. Pour l’instant, il campe sur ses positions, fidèle à sa ligne combative qui a façonné sa carrière politique.
À travers cette prise de parole, le Premier ministre semble vouloir clore la polémique autour de sa légitimité, tout en rappelant que la stabilité du gouvernement repose autant sur la cohésion que sur la reconnaissance du rôle de chacun dans le projet d’alternance que le peuple sénégalais a choisi.