Alors que les enjeux liés à l’assainissement prennent une acuité croissante dans le contexte tchadien, les préparatifs du Forum National sur l’Assainissement au Tchad (FNAT) entrent dans une phase décisive. Une réunion de travail présidée par le ministre de l’Énergie, M. Passalé Kanabé Marcelin, s’est tenue ce matin, en présence du comité technique d’organisation conduit par le Directeur Général de l’Assainissement, M. Kanabé Bianbo.
Cette rencontre technique visait à faire le point sur l’état d’avancement des préparatifs logistiques, techniques et institutionnels du forum prévu pour juillet 2025, tout en évaluant les ressources humaines et matérielles mobilisables. Le ministre a félicité l’équipe organisatrice pour son engagement et a insisté sur la nécessité de maintenir le cap, saluant « les efforts considérables déjà consentis » pour garantir le succès de ce rendez-vous stratégique.
Un forum, une urgence nationale
Intitulé « Enjeux, défis et perspectives de l’assainissement au Tchad », le FNAT ambitionne de réunir l’ensemble des parties prenantes du secteur : institutions étatiques, partenaires techniques et financiers, collectivités territoriales, organisations de la société civile, secteur privé et chercheurs. Objectif : poser un diagnostic réaliste de la situation de l’assainissement au Tchad, proposer des réponses concrètes et engager une dynamique nationale durable.
Dans un pays où l’accès aux services d’assainissement de base reste un défi majeur notamment dans les zones rurales et les quartiers périphériques des grandes villes ce forum se présente comme une plateforme cruciale pour repenser les politiques publiques en matière d’hygiène, de gestion des déchets et de salubrité urbaine.
Une volonté politique affirmée
La tenue du FNAT sous l’égide du ministère de l’Énergie témoigne d’une volonté politique de plus en plus affirmée d’intégrer l’assainissement au cœur des politiques de développement durable. En effet, au-delà des enjeux sanitaires, l’assainissement conditionne directement la qualité de vie des populations, la protection de l’environnement et la résilience des territoires face aux effets du changement climatique.
Les autorités entendent ainsi faire de ce forum un levier de coordination intersectorielle, en décloisonnant les interventions souvent fragmentées sur le terrain et en promouvant des mécanismes de financement plus innovants et plus accessibles.
L’attente d’une transformation structurelle
Pour les observateurs du secteur, le FNAT doit être plus qu’un simple cadre de discussion : il doit déboucher sur des engagements concrets et des plans d’action opérationnels, adaptés aux réalités locales. La question de la gouvernance, du suivi des politiques, et de la participation communautaire sera au centre des débats, tout comme les moyens d’intégrer le secteur informel et les jeunes dans la chaîne de valeur de l’assainissement.
Dans un contexte où les inondations périodiques, l’urbanisation rapide et la pauvreté urbaine exacerbent les défis liés à la gestion des déchets et des eaux usées, une approche intégrée et inclusive apparaît comme une condition indispensable pour sortir du cycle de l’urgence permanente.
Une opportunité à saisir
Le Forum National sur l’Assainissement constitue une opportunité rare de jeter les bases d’un pacte national pour un Tchad propre, sain et résilient. Son succès dépendra de la capacité des acteurs à faire preuve de lucidité, de solidarité et d’innovation, au service d’une cause transversale qui touche directement à la dignité humaine.
Il ne s’agira pas simplement de parler de caniveaux et de latrines, mais bien d’ouvrir un nouveau chapitre de la gouvernance urbaine et environnementale du Tchad. Le rendez-vous de juillet 2025 pourrait marquer un tournant, si les engagements pris trouvent une traduction concrète sur le terrain.
