Tchad : Des organisations de la société civile dénoncent « le prix du silence de l’État » face aux violences intercommunautaires

Tchad : Des organisations de la société civile dénoncent « le prix du silence de l’État » face aux violences intercommunautaires

Dans un communiqué publié le 4 juillet 2025, quatre organisations tchadiennes de défense des droits humains ont lancé un vibrant appel à l’État, l’accusant de passivité face à la recrudescence des violences intercommunautaires et à l’impunité persistante. Intitulé « Appel n°3 : La population tchadienne paie le prix du silence de l’État », le document met en lumière une série d’incidents meurtriers survenus en juin dans plusieurs régions du pays.

Les signataires: Me Jacqueline Moudeïna (CCI), Mme Ildjima Lokiam (ATPDH), Me Delphine Kemneloum Djiraïbé (PILC) et Mme Narmadji Céline (AFDCPT), dénoncent le manque de réaction des autorités tchadiennes face à des conflits sanglants, des arrestations arbitraires et des atteintes graves aux droits fondamentaux. Elles rappellent qu’un mois après leur précédent appel, aucune mesure concrète n’a été prise pour résoudre les tensions et favoriser la paix.

Parmi les faits les plus marquants évoqués : des affrontements meurtriers à Arounga (Ouaddaï) les 10 et 14 juin, ayant fait 15 morts ; une attaque armée à Oregomel (Mayo-Kebbi Ouest) le 19 juin, où 17 personnes dont 11 enfants ont été tuées ; l’arrestation arbitraire de cinq jeunes à Moundou, ou encore la rafle de neuf jeunes à Mandakao, dont une femme. Les signataires alertent également sur une attaque survenue le 29 juin dans le village « Venez voir », dans le département de la Dodjié, attribuée à un groupe identifié comme étant peulh.

Ces événements, selon les organisations, illustrent l’échec de l’État à protéger ses citoyens et à faire respecter la loi. Elles réclament l’ouverture d’un dialogue national réellement inclusif, une justice équitable et la fin de l’impunité pour espérer instaurer une paix durable.

« La paix ne peut être durable sans justice, ni vérité, ni équité », concluent les signataires, appelant à briser le cycle des violences et à bâtir un avenir fondé sur la dignité humaine et les valeurs démocratiques. Ce nouvel appel marque une étape supplémentaire dans la mobilisation de la société civile face à une crise sécuritaire et institutionnelle qui, selon elle, menace dangereusement la cohésion nationale.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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