L’arrêt officiel de l’aide publique américaine, annoncé par l’administration Trump dans le cadre d’une politique de recentrage budgétaire, commence déjà à produire des effets dévastateurs en République centrafricaine. Le retrait de l’USAID, l’Agence américaine pour le développement international, marque un tournant brutal pour de nombreux programmes humanitaires et de développement dans le pays.
Longtemps considérée comme l’un des piliers majeurs du soutien international en Centrafrique, l’aide américaine représentait à elle seule une part significative des financements extérieurs, contribuant à plus de 42 % de l’aide internationale globale. Sa disparition laisse un vide critique dans un contexte déjà fragilisé par des crises sécuritaires et humanitaires chroniques.
Parmi les premières conséquences visibles : l’interruption de plusieurs programmes menés par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Ces projets, qui visaient à fournir une assistance vitale aux populations déplacées, aux enfants souffrant de malnutrition et aux zones enclavées en proie à l’insécurité, se retrouvent aujourd’hui sans financement.
« C’est un véritable coup dur. Nous n’avons aucune visibilité sur la suite », confie un responsable humanitaire basé à Bangui. Les ONG locales, elles aussi, s’alarment du manque d’alternatives immédiates, alors que les besoins restent énormes sur le terrain.
La décision américaine suscite par ailleurs l’inquiétude de figures influentes aux États-Unis. Dans des lettres rendues publiques, deux anciens présidents américains, dont Barack Obama, ont exprimé leur profonde préoccupation, estimant que ce retrait fragilise la position des États-Unis dans le monde et menace directement des réponses globales aux défis tels que le climat, la santé, et les conflits.
Pour la Centrafrique, dont plus de la moitié du budget repose sur l’aide extérieure, cette rupture constitue une menace majeure. Des experts redoutent une aggravation rapide des conditions de vie et un ralentissement des efforts de stabilisation du pays.
Alors que les partenaires internationaux cherchent des pistes pour combler ce déficit, les autorités centrafricaines appellent à la solidarité régionale et internationale pour éviter un effondrement humanitaire à court terme.