La tension monte dans le paysage médiatique malien. La Maison de la Presse du Mali et plusieurs associations professionnelles du secteur de la communication audiovisuelle ont exprimé, dans un communiqué conjoint publié le 3 juillet 2025, leur profonde indignation face à la proclamation des résultats de l’appel à candidatures pour l’octroi de fréquences et d’autorisations de diffusion.
Dans un ton ferme et sans équivoque, les signataires du document dénoncent ce qu’ils qualifient de « résultats douteux et opaques », obtenus dans des « conditions irrégulières et en violation flagrante de la réglementation en vigueur ».
Des pratiques jugées arbitraires
Selon la Maison de la Presse, accompagnée par des organisations telles que l’URTEL, l’AMATEL, ACCESS, l’URPM et Appel Mali, le processus de sélection a été entaché d’irrégularités notables. Ils reprochent aux autorités responsables de l’appel à candidatures d’avoir publié une liste de bénéficiaires sans indiquer les critères de sélection, ni publier les notes obtenues par les différents candidats. Une opacité qui, selon les professionnels du secteur, remet en cause la légitimité des résultats proclamés.
« La publication des résultats s’est faite dans la confusion la plus totale, ce qui porte atteinte à la crédibilité de l’appel et suscite de nombreuses interrogations quant à l’équité du processus », peut-on lire dans le communiqué.
Un appel à la vigilance et à la mobilisation
Face à ce qu’ils considèrent comme un recul démocratique dans le secteur des médias, les signataires du communiqué appellent l’ensemble des acteurs de la presse et de l’audiovisuel à « la vigilance et à rester mobilisés contre l’arbitraire et les abus ». Ils dénoncent une instrumentalisation possible du processus d’attribution des autorisations audiovisuelles, qui pourrait fragiliser la liberté d’expression et menacer le pluralisme médiatique au Mali.
Une affaire à suivre
Cette sortie musclée de la Maison de la Presse et des organisations professionnelles intervient dans un contexte déjà marqué par des tensions entre les autorités de régulation et certains médias privés. Si aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée de la part des institutions concernées par la gestion de l’appel à candidatures, les protestations actuelles pourraient relancer le débat sur la transparence des politiques publiques dans le secteur des médias.
En attendant d’éventuelles clarifications de la part des autorités, les professionnels du secteur insistent sur la nécessité d’un processus équitable, inclusif et respectueux des textes régissant la communication audiovisuelle au Mali. Car, rappellent-ils, « la liberté de la presse est un pilier fondamental de toute démocratie digne de ce nom ».
