Le Projet « Résilience à la Désinformation pour la Cohésion Sociale au Tchad et dans le Sahel » a été officiellement lancé ce mercredi à N’Djamena, marquant une étape importante dans la lutte contre la désinformation dans un contexte régional de plus en plus fragilisé par les fausses informations, notamment sur les réseaux sociaux.
La cérémonie, présidée par le Secrétaire Général du Ministère de la Communication, s’est déroulée en présence de plusieurs partenaires techniques et institutionnels, dont Mme Caroline Vuillemin, Directrice générale de la Fondation Hirondelle, et Mme Sona Jorosova, Cheffe de Section Politique, Presse et Information à la Délégation de l’Union européenne au Tchad.
À cette occasion, un débat public a été animé autour du thème : « Désinformation : les défis d’une utilisation responsable des réseaux sociaux au Tchad », avec la participation remarquée de la Présidente de la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA), Mme Halime Assadya Ali. Dans une intervention dense et engagée, elle a tiré la sonnette d’alarme sur les effets dévastateurs de la désinformation sur la cohésion sociale, particulièrement dans les pays du Sahel où les tensions communautaires sont souvent exacerbées par des contenus manipulés ou mensongers diffusés en ligne.
« L’Internet n’est pas une zone de non-droit. L’exercice des libertés doit aller de pair avec une éducation inclusive et une sensibilisation citoyenne », a-t-elle martelé devant un parterre d’acteurs institutionnels, médiatiques et de la société civile.
Mme Assadya Ali a insisté sur la nécessité de distinguer les réseaux sociaux des médias professionnels, rappelant que ces derniers ont une responsabilité éthique et déontologique dans la production de l’information. Selon elle, les journalistes doivent plus que jamais faire preuve de rigueur, d’équilibre et de transparence dans le traitement de l’information, pour contrer la montée des rumeurs et intoxications numériques.
Parmi les pistes de solutions évoquées lors des échanges figurent notamment : le renforcement de l’offre et de la demande en information de qualité, la réduction de la fracture numérique, l’amélioration de l’accès à des sources fiables, ainsi que la nécessité de réfléchir à une législation adaptée encadrant l’usage des réseaux sociaux.
Ce projet, soutenu par l’Union européenne, vise à doter les pays de la région sahélienne d’outils concrets pour faire face à la désinformation, en promouvant une culture médiatique citoyenne, la résilience communautaire et la promotion du dialogue social.
Alors que les sociétés du Sahel, et notamment le Tchad, font face à de multiples défis sécuritaires, sociaux et politiques, cette initiative apparaît comme un levier stratégique pour préserver la paix et la cohésion, en misant sur la qualité de l’information et la responsabilisation des utilisateurs du numérique.