À l’approche des prochaines échéances électorales en République Centrafricaine, la société civile redouble d’efforts pour prévenir les tensions. Regroupées au sein d’un consortium, plusieurs organisations nationales ont mené, avec le soutien de la MINUSCA, une vaste campagne de sensibilisation contre les discours de haine et d’incitation à la violence.
Du 26 au 28 juin, un atelier de restitution s’est tenu à Bangui. Il a permis de faire le point sur les activités menées mi-juin dans plusieurs régions du pays. À l’initiative de six organisations, dont le Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme (RJDH), Sud sans Frontières, OMCD et RJSC, les actions ont touché diverses localités à travers des formations ciblées.
L’objectif : former des acteurs communautaires pour détecter, comprendre et contrer les messages de haine, notamment dans un contexte électoral toujours sensible en Centrafrique. Selon Karl Agoundoukoua de l’Organisation des Mamans Centrafricaines pour le Développement (OMCD), les campagnes ont révélé une méconnaissance généralisée du phénomène dans les zones rurales :
« Ce que nous avons observé sur le terrain, c’est une réelle confusion sur ce que sont les discours de haine. Beaucoup n’en mesurent ni la portée ni les conséquences. »
Les organisateurs insistent sur la nécessité d’un suivi durable. Des cellules de veille locales ont été mises en place, mais leur efficacité dépendra de l’accompagnement à long terme des autorités et des partenaires techniques.
À l’issue de l’atelier, les participants ont formulé des recommandations à l’adresse du gouvernement et des bailleurs, soulignant l’urgence de renforcer les dispositifs de prévention, aussi bien sur le plan logistique qu’institutionnel.
Si les acteurs saluent les premiers résultats de cette campagne, ils restent lucides : les discours de haine continuent de menacer la cohésion sociale et nécessitent une réponse coordonnée, inclusive et soutenue.
