Le Médiateur de la République du Tchad s’est exprimé ce samedi suite à la condamnation, par la Cour criminelle de Moundou, de 35 personnes affiliées au Mouvement Révolutionnaire pour la Paix Totale au Tchad (MRPTT). Trente-cinq d’entre elles ont écopé de vingt ans de prison ferme tandis que trois autres ont été déclarées non coupables et remises en liberté.
Les prévenus, arrêtés le 15 mai 2023 près de la frontière avec la République centrafricaine, étaient poursuivis pour atteinte à l’ordre constitutionnel. Selon les autorités, ils réclamaient la reconnaissance d’un groupe armé et affichaient leur appartenance au MRPTT, mouvement considéré comme insurrectionnel.
Dans une démarche s’inscrivant dans la politique nationale d’apaisement, le Médiateur de la République a rappelé que ses services avaient suivi de près le déroulement du dossier judiciaire dès l’ouverture d’une instruction par le parquet de Moundou. Son intervention visait à prévenir toute lenteur ou atteinte aux droits fondamentaux des personnes interpellées.
Dans le même esprit, le Médiateur a engagé des échanges avec les autorités judiciaires, locales et ministérielles, notamment avec le Ministre de la Justice et les responsables du Logone occidental, afin de veiller à la régularité de la procédure.
S’il prend acte des verdicts rendus, le Médiateur anticipe déjà sur les suites du procès. Il indique qu’en cas de condamnation définitive à l’issue des recours en cours, il n’exclut pas de recommander au Chef de l’État une mesure de grâce présidentielle en faveur des détenus. Une démarche qui, selon lui, contribuerait à la réconciliation nationale et à la décrispation du climat politique dans les zones concernées.
Cette initiative s’aligne sur la « politique de la main tendue » prônée par le Président de la République, Mahamat Idriss Déby Itno, dans le cadre de son approche globale de la paix et de la cohésion sociale au Tchad.