Le déplacement précipité des membres du gouvernement à Oregomel, deux jours après le massacre du 19 juin, traduit un réflexe tardif mais nécessaire de l’exécutif face à une tragédie évitable. Si la présence du Ministre d’État à l’Administration du Territoire et du Ministre de la Sécurité Publique peut apparaître comme un signe d’écoute, elle révèle surtout l’échec d’une anticipation sécuritaire dans une zone déjà identifiée comme fragile.
En déployant ses cadres après le drame, l’État donne le sentiment d’une gouvernance réactive, là où les signaux d’alerte existaient. À force d’attendre que le sang coule pour bouger, le gouvernement nourrit la défiance des citoyens et expose son déficit de vigilance. L’évaluation de la situation et la promesse de mesures concrètes ne suffiront pas à combler le vide laissé par des politiques de prévention faibles, un encadrement administratif peu enraciné et une stratégie de sécurité largement déconnectée des réalités locales. À Oregomel comme ailleurs, l’urgence ne devrait jamais devenir la norme.