Tchad| Moyen-Chari : Afflux de Peuls dans la Grande-Sido, le MPS départemental tire la sonnette d’alarme

L’arrivée massive de membres de la communauté peule dans la sous-préfecture de Danamadji, dans le département de la Grande-Sido, suscite de vives inquiétudes. Dans un communiqué officiel daté du 18 juin, le Conseil Départemental du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) alerte les autorités administratives, coutumières et gouvernementales sur ce qu’il considère comme une situation préoccupante.

L’arrivée massive de membres de la communauté peule dans la sous-préfecture de Danamadji, dans le département de la Grande-Sido, suscite de vives inquiétudes. Dans un communiqué officiel daté du 18 juin, le Conseil Départemental du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) alerte les autorités administratives, coutumières et gouvernementales sur ce qu’il considère comme une situation préoccupante.

Selon le document, cette installation jugée « soudaine et désorganisée » de nombreux Peuls dans la région alimente des tensions et des interrogations au sein des populations autochtones, notamment en matière de sécurité, de gestion foncière et de cohabitation pacifique. Le MPS départemental parle d’« envahissement » et affirme que cette arrivée ne s’est pas faite dans le respect des procédures administratives habituelles.

Des expulsions à l’origine de la migration ?

Le communiqué avance que ces mouvements de population seraient consécutifs à une expulsion intervenue dans le canton de Lac Iro. Les individus concernés, selon des sources locales citées par le MPS, auraient ensuite trouvé refuge dans les cantons voisins, notamment à Djoli et Danamadji. La population de Djoli, alertée, aurait réagi promptement, poussant ces groupes à poursuivre leur installation vers la Grande-Sido.

Un risque d’instabilité pointé du doigt

Dans un contexte déjà marqué par une forte pression démographique et une dégradation des conditions de vie, le MPS départemental craint que cette nouvelle donne n’aggrave la précarité des autochtones, en particulier autour de l’accès au foncier, à l’eau et aux pâturages.

« Cette situation pose avec acuité un problème d’insécurité et de gestion du terroir », souligne le communiqué, insistant sur le fait que la Grande-Sido semble désormais perçue comme un « eldorado pour les errants », au détriment de la stabilité locale.

Appel à l’action des autorités

Face à ce qu’il qualifie de « menace latente », le MPS départemental appelle les autorités à prendre des mesures urgentes et à engager un dialogue constructif avec les parties concernées. Il plaide pour une réaction concertée visant à « préserver la paix, la cohésion sociale et la tranquillité » dans le département.

Le Conseil conclut en rappelant que, si la Constitution tchadienne garantit la libre circulation des citoyens, cette liberté ne doit pas se faire au détriment de l’ordre public ni sans encadrement légal approprié.

Cette alerte du MPS réveille un débat plus large sur la mobilité interne au Tchad, les droits fonciers, et la capacité des structures locales à gérer les flux migratoires dans un contexte de fragilité socio-économique.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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