Oregomel endeuillé : une attaque barbare frappe une communauté sans défense

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La poussière soulevée par les pas précipités des survivants ne s’est pas encore retombée qu’un vent de deuil et de colère souffle sur Oregomel. Ce paisible village du canton Keuni, situé dans la province du Mayo-Kebbi Ouest, a été le théâtre d’une attaque aussi brutale qu’injustifiable dans la soirée du 19 juin 2025. Le sang a coulé là où régnaient encore, quelques heures auparavant, la quiétude et la vie.

Vers 18 heures, un groupe d’assaillants armés de machettes, de flèches et d’armes à feu a fait irruption dans le village. En l’espace de quelques minutes, le carnage a laissé derrière lui un champ de ruines humaines : 17 morts et 16 blessés, selon un bilan encore provisoire. Parmi les victimes, des femmes, des enfants, des innocents dont le seul tort aura été de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Les assaillants ont également emporté du bétail, aggravant une tragédie humaine d’un pillage économique cruel.

Le lendemain, sous une pluie d’émotions et de regards hagards, le Délégué Général du Gouvernement auprès de la province du Mayo-Kebbi Ouest, Abdelmanane Khatab, s’est rendu sur les lieux accompagné du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Pala, des autorités locales et des forces de défense et de sécurité.

Dans ce village encore sous le choc, l’émissaire du gouvernement a présenté ses condoléances aux familles endeuillées. Les mots réconfortants ne suffisent pas à consoler les mères en larmes ni à panser les plaies visibles et invisibles. Mais ils portent au moins le poids d’une promesse : « plus jamais ça ».

M. Khatab a annoncé des mesures d’urgence, notamment le renforcement des effectifs de sécurité dans la zone. Une déclaration attendue, tant les populations locales se sentent abandonnées face à une violence récurrente et de plus en plus organisée.

Les autorités judiciaires ont remis les corps aux familles pour l’inhumation. Pendant que les premières larmes tombaient sur les tombes fraîches, quatre assaillants présumés ont été interpellés, et une enquête est en cours pour identifier les autres complices.

Mais dans les couloirs de la peur, une question demeure : qui protège vraiment les villages reculés du Tchad ? Oregomel n’est pas une première. Et si rien n’est fait rapidement, il ne sera pas le dernier.

À Oregomel, le sang a coulé. Il faut désormais que la justice suive. Il y va non seulement de la mémoire des morts, mais aussi de la survie des vivants.

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