Le Burkina Faso s’apprête à franchir une étape majeure dans son ambition d’indépendance énergétique. Un accord intergouvernemental sur l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire devrait être signé dans les prochains jours avec la Russie, en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF 2025), prévu du 18 au 21 juin.
Selon une source au ministère burkinabè de l’Énergie, citée par l’Agence d’information du Burkina (AIB), le texte a été « harmonisé et finalisé ». Il s’inscrit dans une dynamique entamée depuis près de deux ans entre Ouagadougou et Moscou, visant à doter le pays sahélien de sa première centrale nucléaire.
Cette ambition avait été publiquement formulée en juillet 2023 par le président Ibrahim Traoré, lors du sommet Russie-Afrique à Moscou. Face à Vladimir Poutine, le chef de l’État burkinabè avait évoqué son rêve d’un Burkina autosuffisant grâce à l’atome civil.
Quelques mois plus tard, en octobre 2023, un mémorandum d’entente venait formaliser les premiers jalons d’une coopération dans ce domaine stratégique. Le partenariat s’est intensifié en juin 2024, avec la signature d’une feuille de route lors de la précédente édition du SPIEF. Puis, en août, une délégation de la société russe Rosatom s’était rendue à Ouagadougou pour renforcer les liens techniques et opérationnels.
La signature imminente de cet accord confirme l’ancrage du Burkina Faso dans une nouvelle ère énergétique, à rebours de sa dépendance actuelle aux énergies fossiles et aux importations. Elle marque également un tournant dans les relations russo-africaines, alors que Moscou multiplie les initiatives de coopération sur le continent dans les domaines stratégiques.
Le projet burkinabè, s’il se concrétise, pourrait faire du pays un pionnier du nucléaire civil en Afrique de l’Ouest.
