La récente déclaration publique du procureur de la République dans l’affaire dite de Mandakao continue de susciter des remous. Dans une tribune partagée sur les réseaux sociaux, l’analyste juridique Allahsra Alex dénonce une prise de parole « inopportune » et « préoccupante », estimant qu’elle contrevient aux principes fondamentaux de la procédure pénale et à l’éthique judiciaire.
Pour l’auteur, la règle est claire : une fois le dossier confié à un juge d’instruction, le procureur n’a plus autorité sur la direction de l’enquête. Toute communication publique de sa part, surtout lorsqu’elle porte sur le fond ou les suites d’une affaire en cours, s’apparente à une forme de pression sur l’instruction. Dans le cas de Mandakao, la mise en garde du parquet à l’endroit de journalistes et de membres de la société civile ayant visité les lieux du drame pose donc un sérieux problème.
« Le ministère public n’est plus directeur de l’enquête à ce stade, mais partie requérante. Il n’a pas à commenter ou menacer publiquement », souligne Allahsra Alex. Il s’inquiète d’une dérive vers une justice perçue comme instrumentalisée, soulignant que cette posture risque de fragiliser davantage la confiance citoyenne dans les institutions judiciaires.
Cette sortie du parquet, dans un contexte déjà marqué par des tensions politiques et sociales, relance le débat sur la séparation des pouvoirs et l’impératif de neutralité des magistrats du parquet. Pour de nombreux observateurs, le silence et la retenue devraient primer dans les affaires à forte sensibilité. Allahsra Alex met ainsi en garde contre les dérives d’une justice qui perdrait sa boussole éthique en cherchant à dissuader les initiatives citoyennes légitimes.
