Un an après sa nomination historique à la tête du gouvernement de la République démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka a pris la parole pour dresser le bilan de son action à la Primature. Première femme à occuper ce poste dans l’histoire du pays, la cheffe du gouvernement a tenu à rappeler, avec sobriété mais détermination, les avancées réalisées malgré un contexte national particulièrement éprouvant.
Une année sous le signe de l’urgence
« Une année marquée malheureusement par la guerre et les urgences humanitaires diverses », a reconnu la Première ministre, faisant référence aux conflits persistants dans l’est du pays, notamment au Nord-Kivu, où les affrontements avec les groupes armés continuent de provoquer déplacements massifs, insécurité et souffrances civiles.
Face à ces défis, Judith Suminwa affirme avoir maintenu le cap : « Le franc congolais est resté stable », dit-elle, soulignant ainsi une relative résilience de l’économie congolaise dans un environnement régional tendu. Elle met également en avant des mesures sociales fortes, comme le doublement de la solde des militaires et policiers un geste salué dans un pays où les forces de défense sont souvent confrontées à des conditions de vie difficiles.
Stabilisation économique et ambition sociale
Parmi les faits marquants de son action, la Première ministre insiste sur la protection du pouvoir d’achat des Congolais. Dans un contexte d’inflation régionale et mondiale, ce point est crucial pour une population dont une grande majorité vit encore sous le seuil de pauvreté.
Suminwa met également l’accent sur le retour de la RDC sur la scène diplomatique internationale. Une manière de rappeler les efforts déployés pour renforcer l’image du pays auprès de ses partenaires, tout en consolidant des alliances stratégiques, notamment dans le cadre de la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles.
Une ligne directrice : servir et rassembler
« Mon combat est d’abord humain : reconstruire, protéger, servir et fédérer », résume Judith Suminwa, qui ancre son action dans une logique de proximité avec le peuple, revendiquant une gouvernance guidée par « la foi collective en un avenir meilleur ». Elle inscrit l’ensemble de ses initiatives dans le cadre du Programme d’Action du Gouvernement (PAG), aligné sur la vision du président Félix Tshisekedi pour une RDC « plus forte, plus juste et tournée vers l’avenir ».
Une gouvernance de rupture ?
Au-delà du bilan, c’est aussi un message de confiance que la Première ministre souhaite adresser : à ses compatriotes, à ses collaborateurs et aux partenaires de la RDC. À travers un ton rassembleur, elle remercie « toutes celles et tous ceux qui bâtissent avec nous », insistant sur l’unité nationale comme socle de reconstruction.
Alors que le pays continue de faire face à de multiples défis, sécurité, infrastructures, justice sociale, Judith Suminwa incarne, pour certains, un espoir de renouvellement dans la gouvernance congolaise. Reste à voir si les prochains mois permettront de transformer les engagements en résultats durables, au bénéfice de la majorité silencieuse des Congolais.
