Dans les provinces du Mayo Kebbi Est et de la Tandjilé, la Croix-Rouge du Tchad mène une action de terrain déterminée aux côtés des populations rurales les plus exposées aux risques climatiques et sanitaires. À travers la supervision des équipes d’intervention communautaire (EIC), l’organisation humanitaire multiplie les efforts pour renforcer la préparation locale aux catastrophes.
Ces équipes, composées de volontaires formés et enracinés dans les communautés, déploient une série d’activités allant de la sensibilisation à la gestion des premiers secours, en passant par la réduction des risques liés aux inondations, sécheresses ou épidémies. Leur mission : prévenir plutôt que guérir, dans des zones souvent marginalisées par les services publics et fragilisées par la dégradation de l’environnement.
Un projet pilote au service des populations
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Partenariat programmatique pilote (PPP), mis en œuvre par la Croix-Rouge du Tchad avec le soutien technique et financier de la Croix-Rouge française. Lancé comme projet expérimental, le PPP vise à développer des approches intégrées de gestion des catastrophes, adaptées au contexte local et portées par les communautés elles-mêmes.
« Grâce à ce programme, les populations prennent conscience de leur vulnérabilité, mais surtout de leur capacité d’action face aux risques », explique un responsable de la Croix-Rouge locale joint à Bongor. « Les équipes EIC deviennent de véritables relais communautaires capables d’alerter, d’agir, et de sauver des vies en amont des urgences. »
Des actions concrètes et participatives
Dans les villages ciblés, les EIC mettent en place des cartes communautaires des risques, organisent des simulations d’alerte, distribuent du matériel de prévention, et animent des causeries éducatives. Les femmes et les jeunes sont particulièrement impliqués dans ce processus inclusif qui mise sur la mobilisation locale comme levier de résilience.
Au-delà de la réponse aux urgences, c’est tout un changement de mentalité que le projet tente d’impulser : créer une culture de la prévention et de la solidarité dans des zones historiquement vulnérables aux effets du changement climatique.
Une démarche appelée à s’étendre
Les premiers résultats du PPP dans le Mayo Kebbi Est et la Tandjilé laissent entrevoir la possibilité d’une extension nationale. Des évaluations sont en cours pour mesurer l’impact du projet et identifier les perspectives d’élargissement à d’autres provinces à risque comme le Logone Occidental ou le Guéra.
Dans un pays où les crises humanitaires se superposent aux défis structurels, l’approche communautaire de la Croix-Rouge pourrait bien devenir un modèle à suivre. Elle incarne une réponse locale, durable et adaptée aux réalités des territoires, loin des interventions ponctuelles souvent limitées dans le temps et dans l’espace.