Tchad : Max Kemkoye dénonce l’inaction des maires et du gouvernement dès les premières pluies

Les premières pluies de la saison n’ont pas tardé à révéler, une fois de plus, la vulnérabilité de la capitale tchadienne face aux inondations. Dans plusieurs quartiers de N’Djamena, routes impraticables, caniveaux bouchés et maisons inondées composent déjà le quotidien de nombreux habitants. Une situation qui fait réagir vivement l’opposition, notamment Max Kemkoye, président de l’Union des Démocrates pour le Progrès (UDP), qui fustige l’inaction des autorités locales et nationales.

« Où sont ces maires d’arrondissements non élus mais désignés par le MPS et qui n’ont de programmes socio-économiques que casser les maisons et déguerpir les gens ? », s’interroge l’opposant dans une déclaration publique. Pour lui, ces responsables municipaux, souvent issus du parti au pouvoir, sont plus préoccupés par des opérations de déguerpissement contestées que par l’amélioration des conditions de vie des citoyens.

La colère de Max Kemkoye vise également le gouvernement, qu’il accuse d’impréparation chronique face aux épisodes pluvieux qui, chaque année, plongent des milliers de familles dans le désarroi. « Qu’avez-vous comme plan de prévision, gestion et séquestration des eaux de pluies et de ruissellements ? », interpelle-t-il.

L’opposant met en garde : selon lui, toutes les communes d’arrondissement seront touchées cette année si rien n’est fait. « On vous prévient, cette année, ce sont les dix communes d’arrondissement qui seront prises d’assaut par les sinistrés », prédit-il.

À N’Djamena, comme dans plusieurs villes du pays, les plans d’urbanisme peinent à être mis en œuvre, les systèmes de drainage sont souvent obsolètes ou inexistants, et les rares infrastructures d’assainissement sont mal entretenues. Les inondations récurrentes, parfois dramatiques comme en 2022, ne semblent pas avoir poussé les autorités à des réformes structurelles durables.

Max Kemkoye ironise aussi sur la rhétorique officielle à chaque saison des pluies. « Et bientôt le gouvernement de menteurs et médiocres va commencer avec son exutoire habituel : ‘la pluie, c’est la bénédiction’, ‘c’est un phénomène naturel’ », dénonce-t-il. Pour lui, ces déclarations ne servent qu’à masquer l’incapacité du pouvoir à anticiper et gérer les conséquences de la saison des pluies.

Pendant ce temps, les populations, elles, s’organisent comme elles peuvent. Briques posées à la hâte devant les portes, rigoles creusées manuellement, sacs de sable entassés à l’entrée des concessions : les gestes de survie reviennent, année après année, faute d’un véritable plan communal d’aménagement et de protection contre les inondations.

Ni la mairie centrale ni les autorités du ministère de l’Administration du territoire n’ont, pour l’heure, réagi officiellement aux déclarations de Max Kemkoye. Sur le terrain, en revanche, les signes d’un calvaire saisonnier sont déjà visibles. Et pour beaucoup, la question n’est plus de savoir si les inondations auront lieu, mais combien de temps il faudra survivre avant que l’eau ne se retire.

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