Le collectif des avocats représentant les victimes du drame survenu à Mandakao a tenu une conférence de presse ce mardi après-midi à Amtoukoui. Cette prise de parole fait suite aux événements tragiques du 14 mai dernier, au cours desquels 45 personnes, toutes issues de la communauté peule, ont perdu la vie dans ce que le collectif qualifie de « massacre prémédité ».
Selon les avocats, la tuerie est survenue à la suite d’une initiative du sous-préfet de la localité, qui avait convoqué les deux communautés les Ngambaye et les Peuls pour procéder à une délimitation des zones de culture. Cette démarche visait à prévenir les conflits récurrents liés aux dégâts agricoles. La rencontre s’était tenue dans la matinée du 14 mai.
Mais, quelques heures plus tard, vers 13 heures, deux ferriques habités par des Peuls ont été attaqués simultanément par des individus armés venus en nombre, que le collectif décrit comme « soigneusement préparés » pour une opération d’une telle envergure.
Les circonstances de l’attaque, la nature des armes utilisées, ainsi que d’autres éléments matériels retrouvés sur les lieux constitueraient, selon le collectif, des indices importants dans le cadre de l’enquête en cours. Une documentation complète est en cours de finalisation par les avocats et sera prochainement remise au juge d’instruction.
Le bilan provisoire de ce drame est lourd : 45 morts, dont un chef de ferrique ; 17 enfants âgés de 3 mois à 5 ans décapités et brûlés ; de nombreux dégâts matériels, incluant cases et hangars incendiés, ainsi qu’une quantité importante de biens détruits ou emportés.
À la suite de l’arrestation de plusieurs suspects sur les lieux et à N’Djamena, des campagnes de désinformation, de spéculations et de pressions diverses ont émergé, tentant, selon le collectif, d’influencer le cours de la procédure judiciaire.
Me Fonessoubo Timothée Mahamad regrette que ces manœuvres détournent l’attention du sort des victimes, lesquelles restent marginalisées dans le débat public.
Le collectif rappelle que toutes les victimes recensées appartiennent à la communauté peule. Les familles endeuillées réclament vérité et justice. Elles espèrent que les motivations de cette violence extrême seront révélées, et que les auteurs et complices de cette tuerie répondront de leurs actes devant la loi.



