Tchad| Quatre détenus décèdent à N’Djamena après leur transfert depuis Mandakao: Le Procureur s’explique

Tchad| Quatre détenus décèdent à N’Djamena après leur transfert depuis Mandakao: Le Procureur s’explique

Le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de N’Djamena, M. Oumar Mahamat Kedelaye, est sorti de son silence ce mardi pour apporter des éclaircissements sur une affaire sensible : le décès de trois détenus récemment transférés dans la capitale après les troubles survenus dans le village de Mandakao, situé à une vingtaine de kilomètres de Beinamar, dans le Logone Occidental.

Selon les autorités judiciaires, les trois individus faisaient partie d’un groupe de 84 personnes arrêtées pour des raisons de sûreté publique à la suite des événements de Mandakao. Les décès enregistrés concernent Ndiguemel Albert, Alanodji Elvis et Djetargoto Thomas.Les causes avancées par le parquet sont médicales. Ndiguemel Albert serait décédé des suites d’une pathologie pulmonaire préexistante, Alanodji Elvis d’une hémorragie interne due à un hématome antérieur à son incarcération, tandis que Djetargoto Thomas aurait succombé à une déshydratation sévère. Un quatrième détenu, Djelassem Kaoss, est également décédé à l’hôpital le 26 mai, pour ce que le certificat médical qualifie de « causes naturelles ».

Soucieuse de prévenir tout amalgame ou suspicion de négligence, la justice assure que les autopsies ont été réalisées en présence du chef de communauté des détenus. Face à la gravité de la situation, quatre médecins ont été dépêchés dès le 24 mai pour évaluer l’état de santé des autres détenus. Une équipe sanitaire poursuit actuellement ses interventions à la maison d’arrêt de N’Djamena.

Le parquet a exprimé ses condoléances aux familles endeuillées et a autorisé l’inhumation des corps. Toutefois, ces décès soulèvent des questions sur les conditions de détention, le respect des droits des prisonniers et la prise en charge médicale des personnes privées de liberté.

Alors que les circonstances des arrestations et des transferts restent floues, des organisations de défense des droits humains pourraient s’emparer du dossier pour exiger davantage de transparence. Le point de presse du Procureur marque ainsi une tentative d’apaisement et de clarification, dans un contexte où la confiance envers les institutions judiciaires reste fragile.

L’affaire Mandakao continue de faire couler de l’encre et pose, une fois de plus, la question de l’humanité et de la rigueur dans la gestion des situations post-crise sécuritaire.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
Articles: 2162

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *