Centrafrique : insécurité persistante à Mboula-Yanguéré, les éleveurs dans la tourmente

Dans le sud-ouest de la République centrafricaine, la peur gagne du terrain. À Mboula-Yanguéré, une localité de la préfecture de la Mambéré-Kadéï, les éleveurs vivent depuis plusieurs semaines sous la menace constante de groupes armés non identifiés. Des actes de pillage ciblés, inquiètent la population et aggravent une situation humanitaire déjà fragile.

Les témoignages recueillis sur place dressent un tableau alarmant : des hommes lourdement armés sillonnent les environs, s’en prenant aux éleveurs, les dépossédant de leurs troupeaux, de leurs biens, et parfois même les chassant de leurs terres. Audrey, une habitante, confie au Trace Infos : « Nous vivons dans la peur. Ces hommes pourchassent les éleveurs comme des criminels. La vie ici est devenue insupportable. »

Outre les pertes économiques subies par les éleveurs, c’est l’ensemble de l’économie locale qui est touchée. La circulation des biens est perturbée, le marché se vide, et les denrées alimentaires se raréfient. « Le panier de la ménagère est impacté. Les produits manquent, les prix flambent. On ne peut plus vivre ainsi », déplore une vendeuse de la place.

Dans un contexte où l’État peine à rétablir son autorité dans certaines zones rurales, les populations locales appellent à l’intervention urgente des forces de sécurité. « Il est temps que les autorités prennent leurs responsabilités. Laisser ces groupes armés agir en toute impunité, c’est sacrifier des milliers de vies à l’instabilité », insiste un chef de village, sous couvert d’anonymat.

Malgré l’urgence, aucune action concrète n’a encore été déployée pour contenir cette insécurité rampante. Les autorités locales, souvent limitées en moyens, peinent à répondre aux appels à l’aide des populations.

Cette nouvelle flambée de violence vient rappeler, une fois de plus, les défis sécuritaires majeurs auxquels la République centrafricaine reste confrontée. Entre l’insécurité chronique, l’absence de l’État dans plusieurs zones rurales, et les tensions communautaires, la route vers la paix reste semée d’embûches.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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