Après des décennies de tensions, d’insécurité et de trafics en tout genre le long de leur frontière commune de 1 200 kilomètres, le Tchad et la République centrafricaine ont décidé d’unir leurs forces. Une nouvelle force militaire conjointe vient d’être officiellement lancée, fruit d’une année de concertations entre les deux pays.
Cette initiative, rapportée par la chaîne panafricaine AFRICA24, a pour objectif de restaurer la paix dans les zones frontalières, protéger les populations et enrayer les trafics transfrontaliers, notamment d’armes, de carburant, ou encore d’êtres humains. Entièrement financée par les deux États, la force binationale pourrait devenir un modèle de coopération sécuritaire dans la sous-région.
« Nous sommes ici pour parachever le travail commencé à N’Djamena dans le cadre de la sécurisation des frontières », a déclaré Issakha Malloua Djamous, ministre tchadien des Armées, cité par AFRICA24. Il souligne que le principal défi reste la libre circulation des biens et des personnes dans cette zone stratégique, mais longtemps négligée.
Cette collaboration militaire revêt une dimension symbolique forte : elle marque un tournant dans les relations bilatérales entre les deux voisins sahéliens, souvent marquées par la méfiance et les tensions. Elle intervient aussi dans un contexte régional où les défis sécuritaires ne cessent de croître, rendant indispensable une coopération renforcée entre États.
Reste à voir si cette dynamique pourra s’étendre à d’autres zones frontalières du continent, où les lignes de démarcation restent trop souvent synonymes de fracture plutôt que de ponts entre les peuples.
