Burkina Faso – Sénégal : Vers une coopération stratégique renforcée face aux défis communs

Une étape décisive a été franchie dans le renforcement des relations bilatérales entre le Burkina Faso et le Sénégal. Les Premiers ministres des deux pays, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo et Ousmane Sonko, ont coprésidé une importante séance de travail axée sur une convergence d’intérêts majeurs allant de la sécurité à l’économie, en passant par la diplomatie et la culture.

Une coopération historique appelée à se densifier

Le Premier ministre burkinabè a salué la présence de son homologue sénégalais en ces termes : « Le salut de nos pays ne peut venir que de notre unité, de notre solidarité et de notre fraternité ». Une déclaration forte dans un contexte sous-régional marqué par des défis sécuritaires persistants. Ouédraogo a insisté sur la nécessité de sortir d’une posture de dépendance : « Il nous faut quitter le rang des proies », a-t-il martelé, appelant à la mutualisation des ressources et des volontés africaines.

De son côté, Ousmane Sonko a reconnu la solidité des liens unissant Dakar et Ouagadougou, tout en appelant à leur intensification. En 2023, les échanges commerciaux entre les deux pays n’ont atteint que 34 milliards de FCFA, un niveau jugé largement en deçà du potentiel. « Nous devons mieux faire, notamment dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture et de la défense », a souligné le Chef du gouvernement sénégalais.

Un front commun contre les menaces sécuritaires

Les deux parties ont affiché une convergence de vues sur les grands enjeux régionaux, notamment la lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et la circulation des armes. Le soutien du Sénégal à l’endroit du Burkina Faso, durement frappé par l’insécurité depuis plusieurs années, a été réaffirmé avec force.

En rendant hommage aux combattants burkinabè tombés au front, Sonko a salué la résilience du peuple burkinabè, qualifiée de « modèle de courage » pour l’Afrique. Le communiqué final fait état d’un engagement commun pour la souveraineté des États africains et la maîtrise de leur destin, sans ingérence étrangère, une position partagée par les présidents Ibrahim Traoré et Bassirou Diomaye Faye.

Des perspectives concrètes

Au-delà des déclarations d’intention, les deux gouvernements ont instruit leurs ministres des Affaires étrangères à organiser, dans les meilleurs délais, la 6e session de la Grande commission mixte de coopération. Ce mécanisme institutionnel devrait donner un nouvel élan aux relations bilatérales, avec un accent sur les échanges techniques, commerciaux et culturels.

Avant de clore sa visite, Ousmane Sonko a convié son homologue burkinabè à effectuer une visite officielle au Sénégal. Une invitation accueillie favorablement, signe de la volonté des deux États d’inscrire cette dynamique dans la durée.

Une visite hautement symbolique

En marge des travaux, la délégation sénégalaise a pris part à la cérémonie d’inauguration du mausolée dédié au président Thomas Sankara et à ses compagnons, assassinés en 1987.

Un geste hautement symbolique qui renforce la dimension mémorielle et panafricaniste de cette visite officielle.

Par cette rencontre, le Burkina Faso et le Sénégal tracent ensemble les contours d’une coopération repensée, pragmatique et souverainiste. Face aux incertitudes régionales, l’unité africaine semble plus que jamais être une nécessité stratégique.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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