Au moins 33 civils ont été tués ces derniers jours dans l’ouest du Soudan, dans des attaques attribuées aux Forces de soutien rapide (FSR), selon plusieurs sources locales. Parmi les victimes figurent de nombreux déplacés, pris pour cible dans un camp situé dans la région du Darfour, théâtre récurrent de violences intercommunautaires et militaires.
Ces attaques marquent une nouvelle escalade dans le conflit qui ravage le pays depuis avril 2023, opposant l’armée régulière soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan, aux paramilitaires des FSR menés par Mohamed Hamdan Daglo, dit « Hemetti ». Les affrontements, initialement concentrés à Khartoum, se sont étendus à plusieurs régions, aggravant une crise humanitaire déjà alarmante.
Selon des témoins et des ONG, les FSR ont pénétré dans un camp de déplacés dans le Darfour, tirant sur les habitants et incendiant des habitations. Cette attaque survient alors que Port-Soudan, l’un des rares bastions encore relativement stables dans l’est du pays, est désormais visé par des frappes de drones, accentuant l’impression d’un conflit devenu incontrôlable.
Les Nations unies estiment que plus de 9 millions de personnes ont été déplacées depuis le début des hostilités. Le Soudan, déjà fragilisé par des décennies de guerre civile, de coups d’État et d’isolement international, fait désormais face à une des pires crises humanitaires au monde, avec un accès limité à l’aide, des pénuries alimentaires et un système de santé au bord de l’effondrement.
Alors que la communauté internationale appelle à un cessez-le-feu et à la reprise des négociations, les combats continuent d’endeuiller le pays, sans perspective claire de résolution. La responsabilité des acteurs régionaux et internationaux dans le soutien ou l’endiguement du conflit est de plus en plus scrutée.