Des affrontements meurtriers ont secoué le village de Kitessa, à une quinzaine de kilomètres de Zémio, dans le sud-est de la République centrafricaine, dans la soirée du jeudi 8 mai. Selon des informations rapportées par le Réseau des journalistes pour les droits de l’homme (RJDH), des combats ont éclaté entre les Forces armées centrafricaines (FACA) et des éléments de la milice Azandé Ani Kpi Gbé lors d’une tentative de désarmement.
D’après un leader communautaire et plusieurs habitants joints par téléphone par le RJDH, l’intervention visait à retirer les armes en possession des miliciens, mais a rapidement dégénéré en affrontements armés. Plusieurs habitations auraient été incendiées, et des pertes en vies humaines sont à déplorer, bien que le bilan exact demeure incertain à cette heure.
L’opération survient dans un contexte tendu où les initiatives gouvernementales de désarmement peinent à s’imposer durablement face à la résurgence de groupes armés locaux. Azandé Ani Kpi Gbé, considéré par les autorités comme un groupe d’autodéfense communautaire, a plusieurs fois été accusé de violences contre des civils et des positions des forces de sécurité.
Les autorités locales appellent au calme et à la retenue afin d’éviter une escalade des violences dans la région. Aucun communiqué officiel n’a encore précisé l’origine exacte de l’opération ni donné de détails sur les suites envisagées.
Cet incident relance les débats autour de la stratégie de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) en Centrafrique, souvent entravée par le manque de moyens, les résistances communautaires et la méfiance à l’égard des institutions sécuritaires.
